Après la fugue de l’attaquant algérien, le club corse a menacé de recourir à la Chambre des litiges de la FIFA pour régler le conflit avec Youcef Belaïli.
L’ACA reproche à son joueur de n’avoir pas respecté les termes du contrat entre les deux parties, qui a expiré le 30 juin. Finalement, le club insulaire vient de renoncer à saisir la FIFA pour faire valoir ses droits, mais surtout faire payer à son attaquant algérien le prix d’avoir abandonné l’équipe dans un moment crucial de la saison. Alors que l’ACA luttait pour sa survie, la fugue de Belaïli a suscité l’ire de ses responsables.
Youcef n’aura pas ses 3 derniers salaires
Bien qu’il ait la possibilité de saisir la FIFA et bloquer le futur transfert de Belaïli, l’ACA a décidé de lui infliger une sanction financière. Pour avoir fauté, Youcef Belaïli sera privé de ses trois derniers salaires. Une sanction que le joueur ne devrait pas contester. D’ailleurs, il ne comptait faire appel étant donné qu’il avait tort, il ne pouvait pas aller réclamer son dû. Autrement dit, les deux parties n’ont jamais souhaité aller au bras de fer, et cette sanction financière arrange leurs affaires, doit-on le reconnaître.
Émargeant à 35.000 euros mensuels bruts, il faut indiquer que par rapport à l’argent que l’enfant terrible du football algérien a laissé ces dernières années, cette sanction financière infligée par l’ACA à son international algérien ne devrait pas le déranger, car il a perdu des sommes plus importantes dans un passé récent.
Il a déjà perdu beaucoup d’argent
Commençons par la résiliation de son contrat à Ahly Djeddah qui lui a offert le salaire le plus élevé depuis qu’il a fait du football son métier. Youcef Belaïli percevait un salaire de 320.000 euros nets en Arabie saoudite et bénéficiait de nombreux avantages. Mais le bonhomme ne s’est jamais adapté à la vie du royaume wahhabite. Pour se libérer, il provoquera la direction d’Al Ahly Djeddah en refusant d’embarquer dans le jet privé qui s’est déplacé à Oran pour le récupérer. Déçus par son comportement, les Saoudiens finissent par rendre les armes. Alors que sa cote était au zénith, il décrochera quelques semaines plus tard un contrat à Qatar SC avec un salaire inférieur à celui qu’il percevait en Arabie saoudite, qui était de l’ordre de 220.000 euros nets par mois. A Doha, Belaili était dans son élément d’autant qu’il a retrouvé son ami d’enfance Baghdad Bounedjah, qui évoluait depuis plusieurs saisons à Al Sadd. Les deux joueurs passaient ensemble leur temps quand ils n’avaient pas match avec leurs clubs respectifs. Djamel Belmadi réside à Doha, le joueur vouait un grand respect et une admiration à son entraîneur en EN. Belaïli le rencontrait régulièrement, il arrivait même parfois de jouer une sixte ensemble.
On le croyait sur les bons rails après son but contre le Maroc
A cette époque, on pensait que Belaïli est bien parti pour faire un long bail avec Qatar SC, mais contre toute attente, pendant qu’il flambait en Coupe arabe des nations FIFA avec ce but contre le Maroc qui fera date, il engage un bras de fer avec Qatar SC ; Après avoir essayé de le bloquer les premiers temps, le club de Doha refusait de céder au chantage de son joueur qui réclamait une grosse revalorisation salariale, au lendemain de la demi-finale entre l’Algérie et le Qatar remportée par les Verts. Vexés par la performance de leur attaquant qui humilia les défenseurs qataris par ses dribbles et ses feintes, sans oublier la façon avec laquelle il célébra son but marqué sur penalty, le lendemain de ce match, les dirigeants de Qatar SC décident de le libérer sans réclamer d’indemnité. « Youcef m’a embrassé sur la tête et m’a dit ‘ Merci papa de m’avoir fait sortir de ce club », se vantait le père de notre international, tout content d’avoir réussi à infléchir la position de la direction du club qui jurait auparavant de ne pas le libérer. Déterminé à prouver qu’il a le talent pour jouer en Europe et effacer cette réputation de joueur qui peut évoluer en Algérie ou des championnats de pays arabes, fin janvier 2022, il signe à Brest. Les débuts sont encourageants avec un but en fin de saison à Monaco, classé parmi les plus beaux de la saison.
Débuts encourageants à Brest, puis virée mal finie à Ajaccio
D’aucuns pensaient qu’enfin, l’attaquant formé au MCO, va s’imposer et résister à la rigueur d’un championnat européen. Satisfait par son rendement, Brest le prolonge l’été dernier pour une autre saison. Tout le monde s'enthousiasme après la prolongation de son contrat. « Avec une bonne préparation en intersaison, Youcef cassera la baraque une fois la saison entamée », prévoyaient les observateurs. Sauf que, contrairement à ses précédentes prestations, son niveau a chuté, poussant son entraîneur à Brest à le reléguer au banc de touche. Frustré, il demande et obtient la résiliation de son contrat. Direction l’AC Ajaccio pour un autre défi qui, hélas, il ne le relèvera jamais. Avec du recul, il doit certainement regretter d’avoir quitté Al Ahly Djeddah et Qatar SC, car non seulement, il a perdu beaucoup d’argent sans jamais réussir à se défaire de cette étiquette qu’on lui colle depuis longtemps, celle d’un joueur qui ne s’imposera jamais en Europe. A priori, sauf rebondissement improbable, l’aventure à Ajaccio serait sa dernière aventure dans le vieux continent.
- S.