Stade d’Oran, organisation chaotique : L’énorme point noir

Le match Algérie - Guinée (1/0) a été émaillé d’incidents déplorables. La nouvelle enceinte oranaise a accueilli le premier match de l’équipe nationale, un évènement censé être une fête pour les milliers de spectateurs qui se sont déplacés pour vivre de près cet évènement.

Mais à la fin, la plupart d’entre eux étaient très en colère non pas à cause de la prestation moyenne fournie par les Verts, mais cet événement a été gâché par l’anarchie qui a prévalu pour accéder aux tribunes. La situation a commencé à dégénérer à trois heures du coup d’envoi de la rencontre.

 

Plusieurs personnes massées devant les grilles

Que ce soit lors des Jeux méditerranéens ou ce vendredi, une bonne partie des spectateurs était massée devant les portes du stade au minimum 5 heures avant le coup d’envoi du match. Ce qui est anormal en 2022, alors qu’ailleurs, il suffit de composter le billet du match une fois arrivé devant les portes (tourniquet). Un simple geste et les portes s’ouvrent automatiquement devant vous sans oublier que les sièges sont numérotés. Le spectateur peut s’installer tranquillement dans le siège qui lui est attribué. A Oran, ce vendredi, toutes les portes étaient bloquées avec un filtrage des supporters qui se faisait au compte-gouttes. La situation était devenue incontrôlable. Dépassés, les policiers assistent médusés au spectacle et ne durent réagir qu’une fois que des personnes ont escaladé les grilles du stade pour se diriger vers les portes intérieures, dont certaines ont été défoncées. Conséquence de cela, des spectateurs ont acheté leurs billets via la plate-forme ‘Tadkirati ». Ceux qui ont la chance d’accéder aux tribunes suivront le match debout ou assis sur les escaliers. Malheureusement, les autres furent  refoulés par la police bien qu’ils soient munis de leur billet. Des resquilleurs en pagaille, des faux billets… autant de dysfonctionnements que les organisateurs doivent y remédier dès la rencontre Algérie- Nigeria prévue ce mardi.

Le calvaire des journalistes

Les spectateurs n’étaient pas seuls à avoir vécu le martyre pour entrer au stade, les journalistes ont été, eux aussi, malmenés devant le premier barrage de police, même en brandissant le badge d’accréditation. « On a reçu des ordres d’en haut, même les journalistes n’ont pas le droit d’accéder au parking pour stationner leur voiture, excepté la presse de l’Etat (télévisions, APS…). Pour les autres, il faut garer la voiture très loin de l’enceinte, d’où le risque d’être agressé après le match. D’ailleurs, des supporters ont été victimes de vols aux environs du stade, assure un témoin d’une agression. « Un supporter a été carrément délesté de son  téléphone et même de sa paire de training par des voleurs armés de couteaux et de barres de fer », relate le témoin de la scène. Si l’Etat a débloqué un budget de plusieurs milliards en devise pour la construction de ce stade, ce n’est pas pour assister à chaque fois à ce spectacle désolant devant les portes du stade, avec les bousculades ou les mouvements de foule qui risquent d’entraîner un drame tragique.

 

Une société événementielle, la solution

Quelle est la solution pour éviter ces désagréments aux spectateurs et journalistes qui viennent au stade ? Il en existe, à savoir celle de confier l’organisation à une société événementielle qui engage des agents de sécurité formés pour assurer convenablement cette mission. Ce qui mettrait fin à cette désorganisation. Les policiers sont formés pour assurer la sécurité du citoyen, et l’organisation ne doit être confiée qu’aux professionnels dans le domaine. «J’ai vu de mes propres yeux des policiers intervenir pour faire entrer leurs proches qui n’ont pas de billets. Admettons qu’il y a 1.000 policiers ; si chacun fait entrer des proches, il y aura plus de 10.000 personnes sans billet dans les tribunes », s’est emporté un supporter accompagné de son fils lorsqu’il a vu qu’il était impossible de franchir la porte bloquée. D’autres personnes ont été malmenées et refoulées sans aucune raison. Les autorités locales d’Oran doivent vite réagir. Il ne faut pas qu’un drame se produise pour revoir cette organisation défaillante, qui est le seul point noir et qui porte atteinte à la belle image d’El Bahia.

 

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