EN : Belmadi est en train de créer un monstre

Ce que sont en train de réaliser Belmadi et ses capés est tout simplement incroyable. Aujourd’hui, les Algériens peuvent dire, sans sourciller, qu’ils ont une grande équipe de football.

Quelques pessimistes-défaitistes peuvent contester ce constat et dire qu’on s’enflamme pour rien, ou alors nous accuser de vendre du rêve aux Algériens. Mais la réalité est là, les Verts ont montré, depuis la Coupe d’Afrique 2019, qu’ils ont non seulement mûri et progressé à tous les niveaux, mais aussi pris  place à la table des meilleures sélections au monde. Si l’on s’était permis d’aller jusque-là, c’est tout simplement suite aux nombreux signes révélateurs envoyés par notre équipe nationale. Remporter la CAN en Egypte et écraser la Colombie 3 à 0 juste après, avant de battre le Nigeria aisément avec pratiquement la deuxième équipe, et maintenant dominer le Mexique - et à 10 - ne peut-être que l’œuvre d’une grande équipe, peut-être un futur monstre du football mondial.

 

Les joueurs changent, mais pas le reste

Comme toutes les grandes équipes du monde (excepté peut-être Man City),  Belmadi a un onze de base et un schéma tactique-type que tout le monde connaît et apprécie. Ce que tout le monde sait aussi, c’est que seuls les plus grands, et on peut les compter sur les doigts d’une seule main, peuvent garder leur équilibre et leur qualité de jeu en l’absence de plusieurs titulaires. Aujourd’hui, on le sait, et on le dit avec assurance et beaucoup de fierté : l’Algérie en fait partie. En effet, les camarades de l’excellent Bensebaïni, malgré l’absence de plusieurs cadres, à savoir  Mbolhi, Benlamri, Belaïli, Attal, Bennacer, Feghouli, Guedioura et leurs remplaçants Slimani, Ounas, Zeffane et Darfalou, sans oublier les blacklistés Ghoulam, Taïder, Bentaleb et Hani, ont su rester solides et maintenir leur équilibre.  Battre le Nigeria sans subir le moindre danger de la part des Super Eagles n’est pas une mince affaire. C’est le résultat d’un grand travail tactique et psychologique du staff technique que d’autres équipes mettent des années à mettre en place. On a tous remarqué qu’il n’y a aucune différence dans la qualité de jeu proposé, ni dans l’état d’esprit ou la grinta entre l’équipe qui a gagné la CAN et celle qui a mis à genoux le Nigeria de Rohr.   

 

Les Belmadiens et leur état d’esprit guerrier

Comme les a si bien surnommés notre ami Halim Djender, les «Belmadiens» ont cette particularité de ne rien lâcher, de se battre sur chaque ballon et chaque centimètre comme si leur vie en dépendait ou que l’honneur de leur famille était menacé. Cet état d’esprit inculqué aux joueurs a facilité au coach la mise en place de son nouveau plan de jeu, celui de presser haut son adversaire jusqu’à l’étouffement et le pousser ainsi à commettre des erreurs, comme celle qui a provoqué le second but de Mahrez mardi dernier. Il faut dire que rares sont les équipes à travers le monde qui osent cette approche, parce que pousser tout le bloc en avant pour presser l’adversaire dans sa zone laisse un grand espace entre le gardien de but et le dernier défenseur. Il exige aussi un état d’esprit irréprochable et des efforts physiques considérables, sans oublier la cohésion qui doit être sans faille, notamment face aux équipes bien rodées possédant des joueurs techniques capables de sortir le ballon proprement soit par des jeux de passes ou de longues balles précises. Le Barça de Guardiola le faisait à merveille, le Bayern de la saison passée aussi.

 

On ne se fixe pas de limites

Si Belmadi réussit son coup et met en place cette façon de jouer, on peut dire sans risque de nous tromper que l’Algérie sera très, très difficile à battre. Les Verts ont clairement passé un cap, Belmadi est dans la dernière phase de son projet. Si l’on continue sur cette lancée, on arrivera à la Coupe du monde 2022 avec des ambitions que personne n’a osé ou osera, sauf peut-être le Coach Djamel qui a lancé, sur le plateau de Canal +, une phrase qui raisonne encore dans nos oreilles : «Si l’on se qualifie au Qatar 2022, l’objectif sera de la gagner, on ne se fixe aucune limite.» Oui et pourquoi pas !

  1. B.

 

 

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