Et si Saâdaoui se mettait à table ?

Il y a quelques semaines, on vous étalait le CV de celui qu’on a décrit comme étant la boîte noire du championnat et du football algériens en général. Lui, c’est NASSIM Saâdaoui qui vient d’être mis sous mandat de dépôt à la prison d’El-Harrach en compagnie de son interlocuteur dans le fameux enregistrement sonore qui a ébranlé le football algérien en pleine période de confinement.

Près de 2 semaines après le début des hostilités, la machine judiciaire s’est mise à tourner et à entraîner les victimes dans ses rouages, et comme il fallait s’y attendre, Saâdaoui était le premier à passer devant le juge d’instruction qui a ordonné sa mise sous les verrous. Saâdaoui a raconté l’histoire de l’enregistrement de bout en bout, clamant son innocence, mais il n’a pas pu fuir le chef d’inculpation retenu contre lui, à savoir «atteinte à la liberté d’autrui,  et enregistrement d’appel téléphonique sans consentement». Le plus important dans tout cela est que la ‘’fameuse boîte noire’’ est arrivée entre les mains des enquêteurs, et elle est même isolée du monde extérieur, elle n’a pas encore révélé tous ses secrets, on en est même très loin.

Opération mains propres dans le foot enclenchée

Saaâdaoui a passé hier sa 2e nuit de suite dans cette célèbre prison d’El- Harrach, il n’a été ni ministre, ni chef du gouvernement, ni président, ni même frère du président de la République, juste un intermédiaire ambitieux, qui n’avait d’yeux que pour la réussite de ses affaires, et quand ce n’est pas lui qui fait ces affaires il a pris le soin de préparer l’endroit parfait pour des rencontres plaisantes dans son salon chicha situé dans les hauteurs de la capitale. Lors de son passage avant-hier sur le plateau d’El-Djazairia, le président de la LFP Abdelkrim Medouar est revenu encore une fois sur la personnalité de cet homme qu’il connaît très bien. «Quand il était debout tout le monde se bousculait pour lui adresser la parole, les dirigeants, les joueurs, les entraîneurs l’appelaient et maintenant quand il est tombé tout le monde lui tombe dessus», a-t-il dit de celui qui a fait la pluie et le beau temps durant ces 3 dernières années dans le football algérien, le tout dans la discrétion, car si dans les coulisses du foot les gens le connaissaient bien, le public par contre est resté loin de ce qu’il entreprenait, de ce qu’il savait, lui dont le nom a été étroitement lié à l’affaire de la programmation du fameux match USMA-JSK, du moment que c’est chez lui et dans son salon que Medouar et Serar se sont rencontrés pour décider du sort du match, d’autres décisions ont été discutées sur place, il y a eu de la manipulation et forcément des pots-de- vin perçus sous ce toit bien protégé, les gens lui faisaient confiance et lui, il se servait de sa proximité des décideurs pour faire ce qu’il voulait. Maintenant qu’il est emprisonné et en attendant la peine qui sera prononcée à son égard, on sait pertinemment qu’il n’est plus ce qu’il était, l’enquête n’est pas terminée, et ses allers et retours vers Sidi M’hamed risquent de le rendre plus fragile, et cela nous amène à penser à tout ce qu’il risque de cracher, de révéler aux enquêteurs, l’affaire de l’enregistrement sonore que certains voulaient étouffer pourrait sérieusement déboucher sur une opération mains propres dans le football algérien, la suite s’annonce passionnante.

S.M.A

 

La commission de l’éthique signalée hors-jeu !

Après la CD/LFP, la justice a fait son devoir en écoutant les différentes parties dans cette affaire de l’enregistrement sonore, cette dernière a même bien avancé en procédant à la mise sous les verrous à titre provisoire du duo Halfaïa-Saâdaoui. Au moment où cela se faisait au niveau des deux structures, du côté de la FAF c’était le silence radio, rien n’a bougé, si ce n’est le vœu formulé par la commission de l’éthique, cette dernière a arrêté la date du 7 juin pour écouter…Saâdaoui, soit plus de 3 semaines après l’éclatement de l’affaire, mais au moment où ladite commission attendait sa comparution, ce dernier était dans un fourgon en direction de la prison d’El-Harrach. Des échos du côté du siège de la commission nous ont fait savoir que le président Zouaoui et des membres, dont certains habitant l’intérieur du pays, ont pris la peine de se déplacer, mais pour rien, la commission, qui n’a toujours pas renforcé ses rangs par le promis département d’intégrité, attendait en fait quelqu’un qui n’allait jamais venir, une scène désolante qui résume la volonté quasi inexistante du côté des structures de la FAF d’aborder le dossier du document sonore. Désormais, la FAF va se contenter du rôle de spectateur.

S.M.A

 

 

 

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