Affaire de l’enregistrement téléphonique : La FIFA suit le dossier ‘’passionnément’’

La Fédération algérienne de football s’apprête à lancer son département Intégrité ; l’installation de l’enquêteur qui a déjà travaillé à la Sûreté nationale et à Interpol n’est qu’une question de jours.

L’objectif du côté de la FAF est de préparer cet instrument dépendant de la commission de l’éthique, présenté comme un organe complètement indépendant, au plus tard la semaine prochaine. Il faut dire que des convocations ont été envoyées aux présumés accusés dans l’affaire de l’enregistrement sonore. Saadaoui Nassim, l’agent controversé, est d’ailleurs attendu au siège de la FAF le 7 du mois prochain pour témoigner et répondre aux questions de cette commission. La plainte contre X déposée par le MJS a débloqué la situation, car jusque-là, seule la LFP avait bougé en lançant les hostilités. Le président de la LFP avait officiellement saisi la CD pour diligenter une enquête et traiter le dossier en extrême urgence, conformément à l’article 9 alinéa 4 du code disciplinaire de la FAF. Halfaia a fini par se présenter malgré une nette intention de retarder encore une fois l’audition de jeudi. C’est ainsi que du côté de la LFP, on sait déjà des choses, mais on prend les dires du concerné avec des pincettes d’autant que, pour le moment, chaque personne concernée par l’enquête va faire en sorte de se démarquer des faits et clamer son innocence. Dans la rue, on suit avec attention les nouvelles ; les clubs victimes de ces pratiques ne lâchent rien et veulent que justice soit faite, alors qu’à Sétif, on n’a d’yeux que pour l’avenir du club, car même si le MJS a déclaré que les clubs et leurs supporters n’y sont pour rien, la confirmation des magouilles citées dans l’enregistrement risque de faire très mal au club noir et blanc.

 

Pression

De loin, la FIFA garde un œil sur cette affaire ; celle-ci a éclaté au mauvais moment pour la FAF qui s’est retrouvée dos au mur. Elle subit déjà la pression des pouvoirs publics voulant coûte que coûte rompre avec les pratiques de l’ancien régime ; la voilà maintenant face à une pression encore plus forte de la FIFA. C’est le chargé de communication de la FAF et conseiller de Zetchi Salah Bey Aboud qui a annoncé l’intérêt de la FIFA pour ce dossier. L’instance présidée par Infantino tient à être informée des suites de cette affaire. Il faut dire que cela la touche directement, et ce, pour deux raisons ; la première, c’est cette corruption qui menace le football que la Fédération internationale veut éradiquer, et la seconde, c’est le fait de vouloir tout savoir sur la commission de l’éthique et son département Intégrité qu’elle a elle-même décidé de lancer au niveau des fédérations du monde entier, comme l’a annoncé la FAF août dernier. Une session/briefing sur l’intégrité au profit des dirigeants de clubs, animée par M. François Braun, Integrity Manager de l’instance internationale a été organisée au CTN à l’intention des différents acteurs du football algérien le 20 août dernier. Depuis, le dossier est passé sous silence ; la FAF essayait de trouver la personne idoine qu’elle a fini par trouver et qui va être bientôt installée. La FIFA se penche donc sur l’affaire Halfaia-Saâdaoui ; ce qui va pousser la Fédération à être plus exigeante. Pour Infantino, c’est le test de vérité pour un mécanisme qu’il a décidé lui-même de lancer, c’est pour ça qu’il en fait une affaire personnelle. L’Algérie entre dans la cour des grands de la corruption des temps modernes. Après la CAF, les projecteurs seront allumés sur le pays des champions d’Afrique ; le confinement va rendre passionnant le feuilleton ; ce qui est sûr, la FIFA ne sera entièrement satisfaite que si les coupables sont tous punis.

  1. M. A.

 

 

 

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