MCA - USMA: Le TAS jette la responsabilité sur Zetchi et l’avocat du club

Sur les 27 pages contenant le verdict final du TAS algérien dans l’affaire USMA-LFP que nous avons passé au crible, deux choses essentielles ont retenu notre attention. Il y a d’abord l’accusation à l’encontre de l’avocat de l’USMA Me Ahmed Dahim «de mal faire son travail», ensuite «la responsabilité directe de la FAF et de son Bureau Fédéral dans cette affaire». Explication.

A la lecture du verdict, la première chose qui attire notre attention est la minutie avec laquelle le travail a été fait. L’affaire étant largement médiatisée, le TAS à sa tête M. Mohamed Bachi n’a pas baclé l’affaire et s’est donné le temps de bien étudier les pièces du dossier avant de rendre son verdict.  Parce qu’il s’agit de documents et termes juridiques, nous avons fait appel à un juriste pour nous aider à mieux comprendre les arguments de chacun et aussi les assises juridiques qui ont abouti à ce verdict.

 

L’USMA aurait pu gagner sans aller au TAS, si…

Après les faits et les plaidoyers  qui se sont étalés sur 18 pages, le TAS qui se déclare compétent pour traiter cette affaire contrairement à ce qu’a demandé la LFP a relevé des erreurs commises par l’avocat du plaignant, l’USMA, notamment dans le recours déposé et refusé par la FAF. En effet, et comme le stipulent l’article 64 des statuts de la FAF et l’article 29 du code des procédures civiles et administratives, le TAS reproche à l’USMA de ne pas avoir déposé un recours à la FAF avant d’aller au TAS. A première vue, cela peut paraître bizarre puisque on sait que l’USMA l’a fait, néanmoins, dans le recours déposé à la FAF, Me Dahim a demandé carrément la reprogrammation du match. Erreur !  Ce  n’est pas du ressort de la FAF, ni de la CD-LFP. Si l’USMA avait fait un recours demandant l’annulation des sanctions de la commission de discipline, la FAF se serait déclarée compétente et aurait pu donner raison à l’USMA et annuler au moins les points défalqués et l’amende de 100 millions. Résultat des courses, le recours a été refusé. Selon notre juriste, l’avocat de l’USMA a commis une erreur irrattrapable. «Il fallait d’abord annuler les sanctions. La reprogrammation du match aurait dû être la deuxième étape et non la première.»

 

La responsabilité et la crédibilité de Zetchi engagées

Aussi et concernant la règle d’exception, la LFP a, selon le TAS, prouvé par le communiqué publié sur le site de la FAF qu’elle avait le droit de programmer des matchs lors d’une date FIFA à condition qu’ils ne soient pas le même jour de match de l’équipe nationale. La partie USMA, appelée à prouver qu’il y avait une autre condition qui était l’accord des deux clubs n’a pas pu récupérer le PV officiel de la réunion d’Ouragla, à la place, elle a versé au dossier des enregistrements du président de la FAF soutenons cela. Ces enregistrements audio ont été rejetés par le TAS. «L’aveu n’est valable que s’il est fait devant un juge, des déclarations aux médias ne sont pas recevables comme le stipule la loi », défend le TAS. Et là, on se demande pourquoi l’USMA n’a pas convoqué Zetchi come témoin pour faire «cet aveu» devant les juges du TAS ? Ce n’est pas tout, le TAS se demande pourquoi jusqu’au jour d’aujourd’hui (le 16 décembre) aucun PV, ni document officiel ne sont venus contredire le communiqué de la FAF ? Là, il est clair que la responsabilité de Zetchi est engagée, tout comme sa crédibilité puisque ses dires, s’ils ne sont pas recevables devant un tribunal, le sont aux yeux de l’opinion publique et surtout ceux des Usmistes. Tout ça pour dire que le TAS a fait son travail, que la LFP a bien défendu son dossier et que l’USMA s’est très mal défendue au tribunal comme dans la presse. C’est presque à se demander si les Usmistes avaient vraiment envie de gagner cette affaire et la seule chose qui pourrait prouver le contraire, c’est de retrousser les manches et d’aller à Lausanne, mieux préparés et plus décidés à laver l’honneur de leur club.  

  1. B.

L’USMA pourrait (encore) déclarer forfait

Le verdict du TAS dans l’affaire opposant l’USMA à la LFP concernant la programmation du derby USMA-MCA lors d’une date FIFA est passé sous silence à l’USMA. Au moment où nous mettons sus presse, le club de Soustara ne sait même pas s’il va porter l’affaire devant le TAS de Lausanne ou non. Une réunion des dirigeants est prévue ce matin pour trancher la question. Selon nos informations, cette hésitation est motivée par la crise financière qui secoue le club et qui fait que l’USMA n’a pas les moyens de se lancer dans une bataille juridique qui peut s’avérer coûteuse (plusieurs milliers d’euros) qu’elle n’est pas sûre de gagner.  Les supporters qui s’attendaient à ce que leur club aille jusqu’au bout et continue à se battre dans cette affaire vont sûrement être déçus. Déposer les armes alors qu’on a vraiment les moyens de gagner est un dommage pour un club comme l’USMA, son dossier, même s’il a été jugé léger par le TAS algérien, pourrait suffire à Lausanne, l’article 29 à lui seul pourrait garantir une victoire des Rouge et Noir.

  1. B.

 

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