Djelloul : «L’EN manquera de cohésion au Gabon»

La liste des 23 de Leekens fait débat. Zoheir Djelloul, l’ancien sélectionneur adjoint, livre son avis sur la question. Il explique aussi pourquoi il a quitté Boussaâda.

 «J’ai quitté Boussaâda parce que les moyens ne suivaient pas»

 

 

Peut-on connaître votre avis sur les 23 Verts retenus pour la CAN 2017 ?

Comme tout le monde, j’ai été surpris. Pour un tournoi comme la phase finale de la CAN, on prend des joueurs prêts à 100% mentalement, physiquement et compétitifs parce qu’il s’agit de matches de haut niveau, tous les 3 jours. Là, je vois que Leekens a introduit 10 joueurs nouveaux, c’est un peu beaucoup. L’équipe en subira le contrecoup sur le plan de la cohésion. Même si on dispose d’excellentes individualités comme Mahrez, Slimani, Brahimi, Soudani, Ghezzal et autres, les automatismes ne seront pas au rendez-vous au Gabon.

 

Il ne faut donc pas s’attendre à voir l’EN au top?  

Le jeu collectif des Verts présentera des anomalies, c’est l’avis de beaucoup de techniciens. On aura des difficultés surtout sur le plan défensif où de grands changements sont enregistrés. L’équipe manquera de cohésion parce qu’elle souffre également d’instabilité au niveau du staff technique. Il suffit de voir ce que font les grandes sélections nationales pour comprendre ce qui fait leur réussite. L’Allemagne, l’Espagne, la France ont des joueurs qui évoluent ensemble depuis 10 ans. Et ils ont eu le même sélectionneur pendant tout ce temps ou presque.

 

Que risque-t-on quand on se prive de 2 cadres essentiels, comme Feghouli et Medjani ?

Il est clair que cela aura une répercussion sur le mental du groupe et sur la façon de jouer de l’équipe.

 

Quelles sont, selon vous, les raisons de leur éviction ?

J’avoue que j’ignore les vraies raisons, je respecte aussi le choix du sélectionneur. Mais j’ai un avis sur le sujet. A l’abord d’une CAN qu’on ambitionne de gagner, quand on enlève des piliers comme Feghouli et Medjani, le capitaine, c’est forcément déstabilisant. Maintenant, si demain Leekens gagnera la CAN, tout le monde dira que c’est le meilleur. Mais s’il sort dès le premier tour… Ce n’est pas ce que nous souhaitons. On espère que l’EN ira au moins en demi-finale du tournoi et qu’elle honorera le football algérien.

 

Au fait, qu’est-ce qui vous a poussé à quitter votre poste d’entraîneur à Bousaâda ?

Je suis parti à cause du manque de moyens. On ne m’a pas offert ce que j’ai réclamé pour atteindre l’objectif. J’ai discuté avec le président du club, on a parlé du recrutement pour la phase retour, des joueurs à libérer, du stage hivernal et de pas mal d’autres choses. Il m’a expliqué qu’il n’était pas possible d’en réunir les moyens, j’ai préféré m’en aller. On s’est quittés à l’amiable.

 

Quel est votre bilan à la tête de l’équipe de l’ABS ?

On a fait 4 nuls à l’extérieur : à Skikda, El-Eulma, Mascara et Boufarik. On a enregistré 2 victoires à la maison : 3-0 contre le PAC, sa seule défaite durant tout l’aller, et le RCA. J’ai été défait 2 fois : la première contre Aïn Fekroun, je ne connaissais pas encore mon équipe, la seconde face à Biskra où les joueurs ne cessaient de réclamer leur argent. En somme, je peux dire que mon bilan à l’ABS est positif. Il y avait aussi d’autres choses sur lesquelles je ne veux pas m’étaler…

H. D.

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