Feghouli : «Aujourd’hui, ce qui fait notre force, c’est le groupe»

Sofiane Feghouli était tellement heureux après le coup de sifflet final du match entre le Mali et le Bénin et qui s’était soldé par un résultat nul de deux buts partout synonyme de qualification pour les Verts qu’il avait les larmes aux yeux à l’hôtel Serena à Kigali. En fait et comme il nous l’a dit, il avait tout simplement du mal à réaliser encore que l’Algérie était qualifiée pour le dernier tour éliminatoire de la Coupe du monde qui aura lieu l’été prochain au Brésil. Il faut dire que depuis l’arrivée du milieu de terrain du FC Valence le 29 février 2012 à l’occasion du match Gambie-Algérie comptant pour les éliminatoires de la CAN et à l’exception de la CAN bien sûr, Feghouli et l’EN ont perdu un seul match, ce fut à l’extérieur face au Mali au Burkina Faso. Dans cet entretien que le chouchou des Verts nous a accordé quelques minutes seulement après la qualification de notre équipe nationale, il évoque les clés de cette réussite tout en estimant qu’il reste encore deux matchs et qu’il ne faudra pas se planter.

- Deux victoires de suite à l’extérieur et à la clé une qualification, c’est magnifique n’est- ce pas ?

- C’est à la fois magnifique et énorme. En fait, je ne réalise pas encore que nous sommes qualifiés pour le prochain et dernier tour qualificatif pour la Coupe du monde-2014. A présent, nous ne sommes qu’à deux matchs du Brésil, donc le but n’est pas encore atteint. C’est pour cela qu’il va falloir bien se préparer en restant appliqué afin de préparer de la meilleure des façons ce dernier tour. On est vraiment ravis du travail accompli jusqu’à présent mais rien n’est encore fait et incha Allah on va tout faire pour dans un premier temps bien récupérer, ensuite faire une bonne reprise dans nos clubs pour revenir très en forme en sélection.

- Ça sera la fête donc à Tchaker au mois de septembre prochain…

- Franchement, je ne sais pas si ça sera Tchaker ou est-ce qu’on peut changer de stade ? On verra bien. En plus, il y a une date FIFA au mois d’août, donc peu importe le stade où on jouera, du moment qu’on joue chez nous en Algérie, se retrouver avec nos supporters et gagner des matchs afin d’engranger encore de la confiance.

- La victoire face au Bénin fut vraiment le tournant de ces éliminatoires…

- Entre nous joueurs, on s’était fixés comme objectif de gagner ces deux rencontres car on avait conscience qu’elles étaient très importantes si on voulait aller au dernier tour qualificatif pour le Mondial. Pour nous, c’était vraiment un challenge d’autant plus qu’on savait que ça faisait longtemps que l’Algérie n’avait pas enchaîné deux victoires à l’extérieur. On est aussi satisfaits car on voit qu’on se connaît davantage et qu’on trouve certains automatismes petit à petit. Ajoutez à cela aussi le fait que même ceux qui rentrent sur le terrain en cours de jeu sont concernés. En résumé, aujourd’hui ce qui fait notre force c’est le groupe.

- Pourquoi ce fut plus dur contre le Rwanda ?

- Le Rwanda a un jeu complètement différent du Bénin. Les Rwandais ont essayé de jouer en posant le ballon et qui voulaient surtout gagner ce match. De notre côté, on savait que si on était costauds, bien en bloc et solidaires comme on a pu le faire au Bénin. On a donc gagné un à zéro et je ne vous cache pas qu’avant le match on aurait signé pour ce score car ça suffit largement à notre bonheur.

- Douze buts en cinq matchs, ce n’est pas mal, non ? 

- Franchement, c’est énorme et il faut féliciter tout le monde. C’est vraiment un travail d’équipe car ça part de derrière, et il faut tirer un gros chapeau à tout le monde et j’espère qu’on pourra vraiment se qualifier pour la Coupe du monde.

- Mais il y a eu aussi la défense qui a bien tenu le coup à l’extérieur avec seulement un but encaissé, le retour de Bougherra a fait du bien…

- Ce n’est pas seulement Madjid, ça commence de nos attaquants devant en exerçant un pressing, et après c’est plus facile pour les milieux de terrain et les défenseurs de récupérer. Si on oblige l’adversaire à jouer long et à ne pas le laisser relancer proprement, ça avantage tout le monde et c’est vraiment un travail de toute l’équipe qui est à féliciter. Il faudra s’appuyer sur ces deux matchs pour progresser et ne pas refaire les mêmes erreurs.

- Parmi ce qu’il y a à corriger, ce sont les occasions manquées devant les buts, vous-même vous en avez ratées…

- Il est clair que sur une pelouse comme celle de Kigali, ce n’est pas très évident, mais ça fait partie du jeu et c’est valable pour les deux équipes. Mais bon, il faut jouer tous les coups à fond car on ne sait jamais ce qui peut arriver.

- Vous avez parlé de votre groupe, en fait on a vraiment eu le sentiment qu’un groupe est né lors de ce long stage…

- Notre dominateur commun dans cette équipe, c’est qu’on veut vraiment faire plaisir au peuple algérien. On est généreux, il y a 15 ou 20 jours à passer ensemble, on est des bons gars et on se dit en cette fin de saison qu’il y a un dernier effort à faire pour faire plaisir à tous les Algériens. Là, on a le sentiment du devoir accompli et on peut partir en vacances tranquillement.

- Comme face au Bénin, vous n’avez pas terminé le match, vous étiez vraiment fatigué…

- C’est toujours difficile de jouer en Afrique. On fournit vraiment beaucoup d’efforts  nous devant. D’ailleurs, on s’était dit avec le coach qu’on n’irait pas au bout du match les trois devant. Ça nous permet de tout donner sans calculer, et qu’on est cuits il y a des frères qui rentrent et qui font la différence comme on a pu le voir face au Bénin ou dimanche dernier face au Rwanda. Il faut compter sur tout le monde, car les matchs en Afrique c’est jusqu’à la 90’, et au fur et à mesure que les minutes défilent, les espaces se créent et la fraîcheur est un plus indéniable.    

- Avant, les Verts jouaient pour ne pas perdre à l’extérieur, à présent vous jouez pour gagner…

- Je ne sais pas si les Algériens se rendent compte, mais franchement c’est du bon boulot qu’on fait. Je suis tout à fait conscient qu’on peut faire encore mieux, mais voilà il ne faut pas s’enflammer et continuer à travailler en restant soi-même. Mais c’est vrai que pour nous les joueurs chacun prend du plaisir à jouer en équipe nationale et à chaque fois on est heureux de se retrouver en sélection.

- Le tirage au sort aura lieu le 16 septembre prochain, une préférence ?

- Je sais déjà qu’on devrait éviter le Ghana, la Côte d’Ivoire mais il y a de l’autre côté de très bonnes équipes comme l’Egypte, le Sénégal, l’Ethiopie, peut-être aussi le Cameroun, c’est pour vous dire que quelle que soit l’équipe, ça sera difficile. Il est vrai que nous avons l’avantage de recevoir au match retour, mais il ne faudrait pas louper, ça sera deux rencontres à jouer et non une. Donc, deux rencontres qu’il faudra bien préparer comme on l’a toujours fait. Les grandes nations, les grands  clubs et les grandes sélections, c’est la gagne, et cette culture on est en train de faire en sorte de l’avoir petit à petit afin de n’avoir aucun regret au coup de sifflet final de l’arbitre. On joue nos matchs pour les gagner comme on l’a fait au Bénin et au Rwanda et il faut que ça continue.    

 

«Je ne réalise pas encore que nous sommes déjà qualifiés pour le dernier tour»

 « Les grandes nations, c’est la culture de la gagne, c’est ce qu’on cherche à avoir chez les Verts »

«Bien récupérer, faire une bonne reprise avec nos clubs pour revenir en forme »

«Faire la fête à Tchaker ou dans un autre stade, peu importe»

«Aujourd’hui, ce qui fait notre force, c’est le groupe»

« Nous les 3 devants, on s’était mis d’accord avec le coach de ne pas aller au bout des matchs »

« Je ne sais pas si les Algériens se rendent compte, mais on fait vraiment du bon boulot »

 

Asma H. A.

 

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