MCO-USMA : Sortir Oran de sa torpeur

Cet après-midi, le MCO a un rendez-vous avec l’histoire. Sur le déclin depuis une décennie, le club phare de l’Ouest veut redorer son blason sérieusement terni par une série d’échecs, alors que naguère il faisait partie du cercle des clubs les plus titrés du pays.

Son dernier titre à l’échelle nationale remonte il y a 17 ans et c’était l’ultime consécration en coupe d’Algérie (USMB-MCO 0-1 en 1996). Aujourd’hui, les coéquipiers d’Aouedj auront l’occasion de faire revivre aux Oranais ces moments de bonheur qu’ils attendent depuis belle lurette. En accueillant l’USMA, les Mouloudéens, qui bénéficient de l’avantage du terrain et du soutien non négligeable de leur public, ont une belle carte à jouer. Eux qui ne veulent pas rater cette ultime marche avant la finale savent ce qui les attend pour éventuellement bousculer une équipe de l’USMA qui fait, rappelons-le, de la coupe son objectif prioritaire. Néanmoins, cela n’est pas l’avis des Oranais qui ne jurent que par la victoire.

 

Sereins finalement 

Cette demi-finale, qui a été précédée d’une énorme polémique suite à sa domiciliation au stade Ahmed Zabana, a fait craindre le pire côté oranais. On appréhendait une démobilisation chez les joueurs, qui souhaitaient, à l’instar de leurs dirigeants, jouer à Habib Bouakeul. Toutefois, après que le bureau fédéral eut décidé de maintenir la domiciliation au stade Ahmed Zabana, changement de discours dans le camp des joueurs. «On jouera à Zabana, où est le problème ?» Affichant même une grande sérénité avant ce grand rendez-vous. «A Zabana, on va jouer devant un stade entièrement acquis à notre cause. La décision injuste de la FAF de délocaliser le match, au contraire, nous motive pour battre l’USMA, et ce, quelles que soient les circonstances», promettent les joueurs oranais.

 

Presser dès le coup d’envoi

Afin d’atteindre son objectif qui est d’aller en finale, le MCO doit sortir le grand jeu. C’est la seule alternative pour arriver à ses fins. Pour ce faire, l’entraîneur Slimani, adepte du jeu offensif et spectaculaire, compte demander à ses joueurs d’exercer un pressing assez haut dès le coup d’envoi. Avec un public qui s’enflammera sans doute, c’est la meilleure recette pour déverrouiller le système défensif algérois et, par conséquent, trouver la faille. Conscient que l’USMA est une équipe joueuse, l’entraîneur du MCO sait parfaitement comment la déstabiliser : il faut les priver de ballon. Ce sont les consignes qui seront données aux joueurs. C’est la seule clé pour aller en finale et sortir Oran de sa torpeur. Des moments de joie que les citoyens de la deuxième ville d’Algérie ont hâte de revivre.

M. S.

 

Colère des joueurs…

Jeudi, en apprenant qu’ils n’empocheront pas la prime du match gagné face à El-Harrach avant la demi-finale, les joueurs étaient remontés contre leur employeur. La séance de jeudi a été retardée de plus d’une demi-heure.

….Kalaïdji les a calmés

Devant l’impossibilité de joindre le président Larbi Abdelilah au téléphone, on a demandé au directeur général de la société de venir au stade pour rassurer les joueurs au sujet de cette prime. Hassan Kalaïdji trouvera d’ailleurs les mots pour les calmer : «Vous avez un chèque qui comprend un mois de salaire, que vous pouvez empocher cette semaine. La prime, on vous promet que vous l’aurez dans les plus brefs délais», s’engage le DG. Ce qui redonna le sourire aux joueurs.

 

Les joueurs reprennent le refrain des supporters

Dans le bus qui les emmenait après l’entraînement avant-hier, les joueurs ont entonné un refrain des supporters où ils ne chantent pas à la gloire des dirigeants.

 

Prière du vendredi

Hier après le déjeuner, l’entraîneur a autorisé les joueurs qui souhaitaient accomplir la prière du vendredi à quitter l’hôtel pour une heure. Ils sont allés l’accomplir dans une mosquée à El-Karma, la localité la plus proche de l’hôtel El- Mouahidine.

 

Abdelilah était à l’hôtel

N’ayant plus revu leur président depuis le dernier match, les joueurs, qui voulaient des garanties au sujet de leurs droits, étaient soulagés de voir leur président débarquer à l’hôtel El-Mouahidine hier en fin de matinée. D’après nos informations, Larbi Abdelilah devait tenir une réunion avec le groupe, lors de laquelle il compte les rassurer au sujet de la prime (elle sera versée lundi) et annoncer le montant qu’ils empocheraient en cas de qualification en finale.

 

Les deux sacrifiés toucheront la prime

Pour cette demi-finale, le staff technique a convoqué 20 joueurs. Automatiquement, avant le match, deux éléments seront sacrifiés. Selon nos informations, les deux sacrifiés auront droit à la prime si jamais l’équipe ira en finale.

 

Le coach va discuter avec Sebbah

Dans une interview publiée dans notre édition d’hier, Abidine Sebbah a déclaré qu’il refuserait de jouer arrière droit, mais cela n’est pas l’avis de l’entraîneur, qui veut justement l’aligner à ce poste. On croit savoir qu’afin d’aplanir ce différend, Slimani envisage de discuter en aparté avec lui afin de le convaincre à l’aide d’arguments valables de son choix.

 

Kouriba retrouvera-t-il son poste ?

Le positionnement inédit de Lyès Kouriba au poste de milieu récupérateur avait valu des critiques à l’entraîneur Slimani, et ce, malgré que cet élément s’était bien acquitté de cette tâche. Avec le changement de stade (Zabana est plus spacieux que Bouakeul), il paraît que Slimani songerait à utiliser Kouriba en attaque, soit son poste de prédilection, ce qui veut dire qu’il ne va pas figurer dans le onze de départ.

 

Equipe probable 

Ferradji, Sebbah, Bourzama, Bellabès, Zidane, Dagoulou, Berradja, Boumechra, Benyettou, Aoued, Aouedj (Achiou)

M. S.

 

Berradja : «Jouer une finale, c’est quelque chose de magique»

Propos recueillis par M. Stitou

Ayant remporté en 2009 la coupe d’Algérie, alors qu’il portait les couleurs du CRB, le capitaine mouloudéen n’a qu’une seule obsession, remporter le trophée avec son club formateur. Plus près que jamais d’exaucer ce vœu, le sympathique Seddik jure que lui et ses coéquipiers, en recevant l’USMA ce samedi, feront tout pour saisir l’opportunité qui se présente à eux.

- A quelques heures de la demi- finale très attendue face à l’USMA, y a-t-il une pression sur vous ?

- La pression fait partie de la vie d’un footballeur. De notre côté, on essaie de la rendre très positive. Depuis jeudi en début d’après-midi, on est en regroupement. Le fait d’être entré au vert un peu plus tôt que d’habitude me paraît normal, vu qu’une demi-finale nécessite une préparation un peu spéciale.  Néanmoins, je rassure nos supporters, le groupe est en forme, nous serons, incha Allah, à la hauteur de l’événement.

- Travaillerez-vous beaucoup l’aspect psychologique avant ce match ?

- Disons que le groupe n’a pas besoin qu’on le motive, une demi-finale, de surcroît une compétition aussi populaire que la coupe, fait que tous les joueurs veulent frapper un bon coup ce samedi, surtout que c’est nous qui recevons, d’où notre farouche volonté de remporter cette demi- finale. En tout cas, on donnera tout ce qu’on a dans le ventre afin de ne pas avoir de regrets après.

- Vous qui aviez en 2009 remporté le trophée avec le CRB, avez-vous décrit à vos actuels coéquipiers au MCO les sensations que procure une victoire dans cette épreuve prestigieuse ?

- Ah oui, d’ailleurs, depuis quelque temps, je ne cesse de répéter à mes coéquipiers que jouer une finale, c’est plus qu’un privilège, un événement où tu peux serrer la main au président de la République, Son Excellence Abdelaziz Bouteflika, dans une ambiance avant et au cours du match qu’on ne vit pas tout le temps dans sa carrière. Une finale, c’est grandiose. Pour y avoir déjà goûté, je désire ardemment revivre de telles sensations.

- En 2009, c’est vous qui aviez propulsé le CRB en finale, en marquant un but décisif en demi- finale, rêvez-vous de rééditer cet exploit ?

- La preuve que la coupe est une compétition à part, quatre ans après, partout on me parle que de ce but. Evidemment, je serai l’homme le plus comblé si, ce soir, je rééditais cet exploit en marquant le but de la victoire, même si un autre coéquipier se chargera de le faire. Pour moi, jouer une finale avec mon club formateur représente beaucoup de choses.

- A 29 ans, il est temps de rectifier le tir, non ?

- Dans la carrière d’un joueur, ce qui compte le plus, c’est le palmarès et, franchement, je serai triste si à la fin de ma carrière je n’ai rien gagné avec le MCO, le club de ma ville ou j’ai fait mes premiers pas de footballeur. si Dieu le veut, cette année je vais rectifier cette lacune en remportant le trophée. Ce serait une énorme fierté pour moi.

- En tant que capitaine, ce sera vous qui soulèverez le trophée. Cet instant l’avez-vous imaginé ?

- Tous les joueurs au monde imaginent de tels moments historiques. Le penalty marqué par Omar Belatoui lors de la finale de 1996 est toujours présent dans les mémoires des Oranais. Ce sont ces moments qui permettent à un joueur de marquer son passage dans son club.

- Toutefois, pour que ce rêve prenne forme, il va falloir battre l’USMA ce soir ?

- L’USMA est un des clubs prestigieux du pays, avec un effectif riche, des entraîneurs connus, sans oublier les conditions dans lesquelles cette équipe est mise. Le MCO a aussi un passé glorieux dans le football national. Certes, notre club vit depuis des années des moments difficiles, mais il est temps de mettre fin à cette longue traversée du désert. Cette demi-finale promet d’être alléchante, vu le prestige des deux clubs. On espère gratifier les spectateurs et les téléspectateurs d’un grand spectacle afin de faire honneur à leur réputation.

- Quel public, voulez-vous voir ce soir à Zabana ?

- On veut un public qui soit d’abord fair-play, patient avec son équipe quelle que soit l’évolution du score. Enfin, comme le stade Ahmed Zabana a une grande capacité d’accueil, que nos supporters viennent en masse, car il y aura de la place pour tout le monde.

M. S.

 

 

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