Comment la JSK a perdu le sélectionneur du Mali

Carteron : «Hannachi ne voulait pas de mon staff» - «J’avais négocié presque tout et conclu avec lui en France» Le sélectionneur du Mali, le Français, Patrice Carteron, a failli prendre la JSK l’été prochain. Rencontré à l’hôtel des Aigles du Mali, il nous raconte ce qui s’était réellement passé entre lui et le président Hannachi lors de leur rencontre à Paris l’été dernier.

«Effectivement, j’ai été en négociation avec la JSK. Le projet m’intéressait et j’étais prêt à venir travailler en Algérie. J’ai d’ailleurs presque tout conclu avec M. Hannachi à Paris avant qu’un détail ne vienne tout remettre en question» nous dira l’ex-joueur de Lyon.

 

«La JSK est un grand d’Afrique, le projet m’intéressait beaucoup mais…»

Le sélectionneur du Mali, un homme très respectable ajoutera lors de notre discussion que son rendez vous avec Hannachi s’est très bien passé et que les deux hommes étaient à deux doigt de conclure avant que tout ne tombe à l’eau. «Comme je vous l’ai dit, on s’était presque entendus sur tout, mais dès que j’ai commencé à parler de mon staff, M. Hannachi a commencé à se montrer réticent. Il me voulait moi, seul, alors que je ne peux pas travailler sans mon staff. Vous savez, j’ai ma méthode et ma façon de faire. Je ne peux pas travailler avec des gens que je ne connais pas. Mon staff est compétent. J’ai confiance en lui et il a confiance en moi. Ils connaissent ma méthode et ils savent ce que j’attends d’eux. M. Hannachi a refusé que je vienne avec mon staff. Je ne sais pas si c’était pour des raisons financières ou logistiques, mais ce qui s’est passé, c’est que j’ai refusé d’abandonner mon staff…, nous explique Carteron.

 

«Le CSC aussi m’a contacté»

 

Un autre club algérien a voulu engager le Français Patrice Carteron, et c’est le CS Constantine. C’est lui-même qui nous l’avoue. «Il y avait la JSK, mais aussi le CSC qui me voulaient. Seulement, avec Constantine ce n’est pas allé trop loin. Après, j’ai su qu’ils avaient déjà engagé Roger Lemerre. Pour la JSK, c’était un Italien… ; je me souviens plus de son nom…Ah oui, Fabbro c’est ça…». nous raconte Fabrice Carteron. Par ailleurs, le coach français du Mali s’est dit emballé à l’idée de travailler un jour en Algérie. «Oui, bien sûr, pourquoi pas. Actuellement je suis au Mali ou je me sens super bien, mais qui sait ce que l’avenir peut nous réserver. Je suis encore un entraîneur jeune et peut-être que le destin m’emmènera un jour dans votre pays. Des clubs comme la JSK, ou vos deux clubs phares de la capitale, je ne me souviens pas de leurs noms (l’USMA et le MCA) sont selon mes informations très bien organisés avec de bons moyens et des grands publics…Oui, on verra bien…»  

A propos du match de demain face au Nigeria

Carteron : «On a 10% de chances de passer»

 

Le coach français du Mali, Patrice Carteron, n’est pas très optimiste sur les chances de son team de passer en finale. Il estime que le Nigeria est largement favori.

 

- Finalement, ça sera le Nigeria. Etes-vous content ?

- Content ! non. Le Nigeria, comme la Côte d’Ivoire, nous est supérieur. J’ai regardé le match d’hier et j’estime que notre mission sera très difficile face à cet adversaire redoutable.

- Mais vous disiez hier que la Côte d’Ivoire était l’équipe la plus forte du tournoi…

- Oui, et ça reste l’équipe la plus forte. Mais si le Nigeria a battu la Côte d’Ivoire, c’est qu’en ce moment même, dans ce tournoi, il est le favori.

- Comment se présente alors ce match pour vous ?

- Ça sera vraiment très difficile pour nous de passer. Arriver à ce stade de la compétition est déjà pas mal, mais il faudra se surpasser, bien se préparer et donner le meilleur de nous-mêmes, comme on le fait depuis le début de ce tournoi. Je vois chez les joueurs une grande envie d’aller en finale et de rééditer l’exploit de 1972. Cela me motive davantage. J’espère qu’on sera dans un bon jour.

- Comment trouvez-vous cette équipe du Nigeria ?

- Excellente. C’est vrai qu’elle a été remaniée et que le grand public ne connaît pas plus de 4 ou 5 joueurs, mais le Nigeria et le Ghana sont les deux pays les mieux organisés sur le plan footballistique. Ils ont cette capacité de fournir à la sélection de très bons joueurs régulièrement. Une génération part et il y a déjà une autre encore plus forte qui arrive.

- Vous avez joué 120 mn, alors que votre adversaire n’en a joué que 90. Pensez-vous que l’aspect physique sera déterminant ?

- Oui, c’est sûr, mais il ne faut oublier aussi que nous avons joué samedi. On a donc une journée de préparation de plus qu’eux. Il y a aussi le voyage. Le Mali a la chance de rester ici à Durban alors qu’eux ils vont être obligés de faire 500 km pour venir nous affronter. Ça aussi, ce sont des facteurs déterminants.  

- Optimiste pour demain…

- Je dirais que je suis serein. On va bien se préparer et se donner à fond le jour du match pour que, après, quel que soit le sort de ce match, on sera tranquilles.

A. B.   

 

Classement