EN : La révolution Vahid

Depuis sa venue à la tête du staff technique national, tout a changé au sein de l’équipe nationale d’Algérie. Du style de jeu jusqu’aux moindres détails concernant le fonctionnement de la sélection, un grand changement a été effectué.

 

En fait, c’est une réelle révolution qu’a réussie Vahid Halilhodzic. Les Algériens commencent déjà à déguster le fruit du grand travail qu’effectue le Bosniaque à la tête de la sélection depuis qu’il a pris le pouvoir. Un pouvoir que Mohamed Raouraoua lui a délégué il y a de cela 14 mois. Vahid Halilhodzic a bien étudié le dossier Algérie avant d’accepter la mission que lui a proposée le président de la FAF. Il savait absolument tout. Il connaissait les joueurs, leur caractère et  leur niveau. Il savait tout de Raouroua et du fonctionnement de l’instance qu’il dirige (FAF) et il s’est renseigné sur la volonté de l’Etat algérien, de promouvoir ce sport et de faire de l’EN une vitrine que le monde entier verra en parlant de football en Algérie. C’est à partir de là et après avoir pesé le pour et le contre qu’il a accepté de driver la sélection algérienne. Sa mission était difficile, le pari était risqué, les propositions pleuvaient de partout sur son bureau, mais le Bosniaque y a cru et a choisi d’être sur le banc de touche de l’équipe qui l’a éliminé lors de la CAN 2010, pire, de celle qui l’a éjecté de son poste à la tête de la sélection ivoirienne.                   A. B.
 
21 buts en 10 matchs : Des Verts qui jouent et qui ont de l’ambition
Depuis qu’on réclame des buts, du jeu et du spectacle, avec Vahid Halilhodzic on en a plein les yeux. Les statistiques parlent pour lui, pas besoin de chercher trop loin. 21 buts marqués en l’espace de 10 matchs seulement. Cette même équipe a marqué 4 buts en deux ans. Elle y est même restée sans marquer pendant plus d’une année. Lors de la Coupe du monde, on est sortis avec zéro but, et à la CAN, on a atteint les ½ finales en ne marquant que 5 buts contre 11 encaissés. C’est pour dire que Vahid Halilhodzic a réglé le problème majeur de notre équipe. L’inefficacité. 
Enfin un fond de jeu... et porté vers l’avant
Ce succès n’est pas le résultat du néant. Ce n’est pas aussi parce qu’on a eu un chasseur de buts hors pair. Pour y arriver jusque-là, Vahid a changé un système de jeu qui a fait les beaux jours de la sélection. Avec 4 défenseurs au lieu de 5 et 4 milieux de terrain offensifs avec des ailiers de choix, un avant de métier et un vrai numéro 10 et surtout grâce au bloc équipe que l’EN maîtrise désormais à merveille, on a pu guérir le mal. Aujourd’hui, on peut dire que l’Algérie a son propre fond et style de jeu.
On joue toujours pour la gagne
Aussi et c’est très important dans une équipe, Vahid Halilhodzic a transmis à ses joueurs son ambition qui n’a pas de limites. C’est ainsi que les Verts jouent tous leurs matchs avec le seul objectif de gagner. Peu importe l’adversaire et quels que soient son poids et son nom, il fait toujours commencer le match avec l’intention d’empocher les trois points ou se qualifier. La déclaration de Carl Madjani hier en fin de match incarne très bien cette nouvelle mentalité des joueurs de l’EN. «Maintenant, il faut gagner la CAN. On peut le faire et on va faire le nécessaire pour atteindre ce but», nous avait dit Medjani avec beaucoup de conviction.                                     
 A. B.
Discipline et organisation à tous les niveaux
La révolution Vahid n’a pas concerné l’effectif seulement, puisqu’elle s’est étendue à tous les niveaux. Connu pour son intransigeance en ce qui concerne l’ordre, la discipline et aussi et surtout la loyauté et le respect, Vahid Halilhodzic a tracé des barrières à ne pas franchir, des frontières à ne pas dépasser, un règlement à ne pas piétiner. Avec lui, c’est simple, soit tu y adhères ou tu pars. Tous ceux qui n’ont pas accepté ou pu suivre ses méthodes ne sont plus en sélection ou ont été sanctionnés. Toutes les caractéristique du professionnalisme, le vrai,  ont été appliquées et à la lettre. La ponctualité, le respect, l’uniformité des tenues, le droit de réserve…ont été des choses sur lesquelles Vahid insistait à chaque rendez-vous. Des joueur aux simples employés à la FAF, les risques et les conséquences d’une désobéissance étaient les mêmes.  Et pour que ça se soit respecté par tout le monde, Vahid commence par suivre, lui-même, le règlement. Il n’est jamais en retard et il fait exactement ce qu’il exige de ses joueurs et des gens qui travaillent à ses côtés. Cette discipline et son abnégation dans le travail il les a exigés et appliqués même sur les employés du CNT de Sidi Moussa, du stade Tchaker et du 5-Juillet. Tous dépendent de lui. Joueurs, staffs, garde-matériels, chauffeurs, c’est Vahid qui les commande, c’est lui le seul et unique chef.                                A. B.
Avec lui, les joueurs locaux émergent
Aucun autre entraîneur avant lui n’a donné aussi d’importance, et, surtout, tant de son temps aux joueurs qui évoluent dans le championnat local. Vahid Halilhodzic ne rate pas une occasion pour aller voir un match ou superviser un joueur. Il lui est arrivé de voir une mi-temps à Belcourt ou à El-Harrach et une autre à Bologhine afin de donner la même chance à tout le monde. Des stages hors dates FIFA sont régulièrement programmés pour qu’ils améliorent leur physique et travaillent leur culture tactique. Le résultat est là. Belkalem et Slimani ont gagné leur place et sont devenus incontestables au sein de l’équipe au détriment de joueurs confirmés qui sont des stars dans leurs équipes comme Djebbour. Sur le banc des remplaçants hier, seul Bouazza jouait à l’étranger, les autres sont tous des joueurs locaux. Les deux changements qu’il a effectués étaient Bezzaz qui joue au CSC et Tedjar joueur de l’USMA. Avec Vahid, les joueurs locaux émergent. 
A. B. 
Nouveaux joueurs, nouveaux cadres, nouvelle équipe
Sans arrière-pensée ni préjugé, Vahid Halilhodzic a commencé par convoquer tous les joueurs qui ont porté le maillot vert durant les éliminatoires de la CAN-2010. 
Halliche, Ziani, Yebda et même Meghni étaient présents à Marcoussis. Au fur et à mesure des stages, il s’est séparé de certains joueurs qui étaient, pourtant, pour tout le monde intouchables. De grandes et courageuses décisions ont été prises au cours des premiers mois de son règne. Beaucoup n’étaient pas d’accord, certains l’ont descendu en flammes, mais le temps a fini par donner raison au Coach Vahid. Avant-hier, sur le terrain, seul Khaled Lemouchia était présent lors de la dernière CAN. Un grand «balayage» a eu lieu. La révolution était en marche.
La moyenne d’âge de l’équipe rajeunie 
Après la Coupe du monde, Vahid Halilhodzic a jugé qu’il fallait injecter du sang neuf dans ce groupe. Beaucoup de joueurs avaient atteint le sommet, la plupart d’entre eux étaient rassasiés. C’est ainsi que le Bosniaque a commencé à appeler des joueurs jeunes et talentueux, tels que Feghouli, Slimani et Cadamuro. Ces derniers sont jeunes et surtout assoiffés de titres et de grands challenges en sélection. C’est ainsi que l’EN a gagné plusieurs années en matière de moyenne d’âge. Plusieurs éléments de l’effectif actuel peuvent tenir jusqu’à deux cycles olympiques, ce qui permettra au coach de travailler à long et moyen termes. 
Mesbah, Kadir, Guedioura, Lacen et Medjani, les nouveaux patrons de l’EN
Aussi et toujours en ce qui concerne l’effectif, Vahid Halilhodzic a fait en sorte à ce que des joueurs comme
Adlène Guedioura, Mehdi Lacen, Djamel Mesbah et Foued Kadir soient les nouveaux cadres de l’équipe. Ces derniers, qui étaient de modestes e simples joueurs, ont été appelés par le nouveau patron des Verts à prendre plus de responsabilité sur le terrain, mais aussi en dehors. Et c’est Mehdi Lacen, actuel capitaine, qui l’a dit : «Le Coach m’a demandé de prendre plus de responsabilités. Il m’a préparé pour ça…» Kadir, quant à lui, jouait arrière droit lors du Mondial, aujourd’hui, il est à son poste, là où il est le plus rentable. Lui aussi est l’une des pièces maîtresses de l’équipe. La même chose pourra être dite pour Guedioura devenu lieutenant, Mesbah, ou encore Carl Medjani, le nouveau patron de la défense, qui a été étouffé par Benchikha et avant lui par Saâdane.   
Feghouli, Cadamuro, Soudani,  Slimani, Belkalem…
Vahid n’a jamais caché son envie de faire venir des anciens des bluets. Le premier grand coup était Sofiane Feghouli. Ce joueur plein de qualités et promu à un avenir radieux est aujourd’hui le numéro 10 par excellence de la sélection algérienne. Liassine Cadamuro, lui aussi, a été appelé. Ce polyvalent plein de qualités s’est ajouté à la liste des nouveaux joueurs qui vont faire le bonheur de l’EN pendant longtemps. La piste des locaux aussi a eu son lot, puisque Belkalem et Slimani sont aujourd’hui titulaires et indiscutables au sein de cette équipe. Pas la peine de parler de Soudani lequel a retrouvé toutes ses sensations sous l’ère Vahid Halilhodzic.   
                      A. B.

 

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