Antar Yahia : «L’EN a toujours été ma priorité»

Antar Yahia occupera toujours une place à part dans l’histoire du football algérien pour avoir inscrit le but de la qualification des Fennecs pour la Coupe du ponde de la FIFA, Afrique du Sud 2010. Le défenseur a, depuis, mis un terme à sa carrière internationale, ce qui ne l’empêche pas de suivre de près les performances de l’Algérie, avant éventuellement de revenir un jour en sélection.
L’Algérie n’est plus qu’à un match d’une qualification pour le la CAN 2013 qui aura lieu en Afrique du Sud. Vainqueurs (1-0) à l’aller en Libye, les Fennecs abordent la deuxième manche en position de force. «Sur le papier, il y a toujours un favori, mais tout se joue sur le terrain», remarque Yahia au micro de FIFA.com. «Les matches contre les équipes arabes sont souvent différents de ceux face à des équipes sub-sahariennes. Les chocs avec le Ghana, le Cameroun ou la Côte d’Ivoire sont souvent très physiques. Face à une équipe comme la Libye, la technique et la tactique prennent généralement le pas. Bien entendu, il s’agit aussi d’un derby et personne ne veut perdre ce genre de matches.»
Le trentenaire reconnaît pourtant que ces rencontres particulières n’ont pas que des bons côtés. «C’est toujours dommage d’éliminer un pays frère. Quand nous avons affronté l’Égypte en barrages, nous savions qu’une des deux équipes ne participerait pas à la Coupe du monde. Malheureusement, c’est comme ça.»

«Je ne veux pas être un frein…»
Interrogé sur sa retraite internationale, Yahia assure avoir voulu donner sa chance à la nouvelle génération de faire son trou. «Je ne veux pas être un frein au développement de certains joueurs. Je suis en sélection depuis que j’ai 21 ans. L’équipe nationale a toujours été ma priorité. Je faisais le maximum pour me rendre disponible à chaque fois que l’on avait besoin de moi. Je crois qu’il est temps pour moi de penser à autre chose.»
«Je ne souhaite plus être appelé, mais…»
Il n’exclut cependant pas de revenir un jour en sélection. «Si je ne souhaite plus être appelé, cela ne signifie pas pour autant que je tourne le dos à mon pays. Si on a besoin de moi, je répondrai toujours présent, mais il est important de permettre à d’autres joueurs de s’affirmer», détaille-t-il. «Nous avons une bonne équipe, des joueurs solides et un entraîneur compétent. Nous faisons actuellement partie de l’élite africaine et nous allons nous maintenir à ce niveau. Traditionnellement, nous sommes efficaces en défense. Il appartient désormais à la nouvelle génération de confirmer cette tendance.»  
«La défaite contre le Mali n’est pas très importante»
L’Algérie occupe actuellement la deuxième place du Groupe H des qualifications pour la Coupe du monde de la FIFA, Brésil 2014. Les Fennecs ont certes battu le Rwanda, mais ils se sont inclinés devant le Mali. Pourtant, Yahia n’est pas inquiet. «La défaite contre le Mali n’est pas très importante», juge le défenseur de Kaiserslautern. «Nous pouvons encore nous qualifier, d’autant que nous devons encore recevoir nos deux principaux rivaux.»

«J’ai rêvé du Mondial, j’ai eu cette chance»
Expérience inoubliable. Né à Mulhouse, Yahia a porté le maillot des sélections de jeunes de l’équipe de France, avant d’opter finalement pour le pays de ses parents. «Quand j’ai commencé à jouer au football, je n’avais aucune chance d’être appelé par l’Algérie, car l’équipe nationale ne disposait pas d’un très bon réseau», se souvient-il. «Néanmoins, les Fennecs ont toujours été mon premier choix. Je rêvais également de disputer un jour une Coupe du monde et j’ai eu la chance de vivre cette expérience.»   

«C’est pour aider ma famille que j’ai signé à l’Inter»
Autre expérience inoubliable, un premier contrat professionnel à l’Inter Milan, après avoir fréquenté le centre de formation de Sochaux. «Je suis issu d’une famille modeste. J’ai trois frères et trois sœurs et, en signant à l’Inter, je pouvais les aider» se justifie-t-il. «Il n’est pas facile de s’imposer dans un tel club à 18 ans, mais j’ai beaucoup appris durant mon séjour là-bas.» 

Passé par Bastia et Nice, l’international algérien a ensuite rejoint le VfL Bochum. L’an passé, il a quitté la Bundesliga pour rejoindre Al-Nassr, en Arabie Saoudite. Mais lorsque les dirigeants de Kaiserslautern lui ont fait part de leur intérêt, Yahia n’a pas hésité bien longtemps : il est rentré en Allemagne avec sa femme Karima, sœur jumelle de l’ancien Marseillais Karim Ziani, et leur fils d’un an. «Malheureusement, nous sommes descendus en fin de saison. Mais Kaiserslautern est un grand club et je vis vraiment de très beaux moments.» Un juste retour des choses après en avoir fait vivre de tellement beaux au peuple algérien.
R. A.

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