MCA : des joueurs demandent le départ de Liewig

Un vent de contestation se fait sentir au MCA. Il a suffi d’un match amical face au PAC pour que la crise éclate au Doyen. Acceptant mal la manière avec laquelle le coach Patrick Liewig se comporte avec eux, des joueurs se sont réunis avec le coordinateur de la section football, Omar Ghrib, pour demander le départ de leur entraîneur. Même s’il n’entretient pas de bons rapports avec lui, Ghrib veut mener sa propre enquête avant de prendre une décision définitive. S’il confirme que les contestataires ont raison, il limogera son coach, mais s’il se rend compte qu’ils veulent le faire partir juste pour continuer à imposer leur loi dans l’équipe, le coordinateur de la section de football du MCA ne cautionnera pas leur décision saugrenue. La déclaration faite par l’ex-coach du Club Africain à la fin de la rencontre face au PAC dans laquelle il a indiqué que ses joueurs ont joué à l’envers n’a été que la goutte qui a fait déborder le vase. Il se murmure en effet que lors du stage effectué en Pologne, les relations entre Liewig et certains joueurs commençaient déjà à se détériorer. Il a imposé une certaine discipline et certaines règles que quelques éléments n’ont pas appréciées. Mais à ce moment-là, ils ont encaissé le coup sans dire quoi que ce soit, tout en enclenchant leur plan de destitution. Chacun a ses propres raisons et devant la contestation qui gagne de plus en plus le groupe, certains ne se sont même pas gênés de s’en prendre à lui. «Rouh khtina», ont-ils dit au technicien français en sachant qu’il ne comprenait pas un traître mot d’arabe. Le coordinateur de la section football n’a pas mis beaucoup de temps pour découvrir les manœuvres de certains de ses poulains. «Khssara alikoum. Vous auriez dû m’en aviser avant», leur a déclaré Ghrib avant de les inviter à une réunion pour écouter la version de chacun d’eux. Au moment où nous mettons sous presse, il n’a pris aucune décision. Il faut reconnaître néanmoins que Ghrib a déjà menacé Liewig de le limoger, s’il continue à demander son argent par le biais de la presse. Il s’est réconcilié avec lui la semaine dernière. Reste à savoir quelle suite il va donner à cette histoire…
N. B.


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CSA-MCA : dans les coulisses de l’AG 


L’assemblée extraordinaire du Mouloudia d’Alger s’est déroulée sans incident. Le quorum a été atteint et tous ont voté pour le retrait de confiance à Zedek Abdelhamid.  Mais ce n’est pas fini. Le plus dur reste à faire. 
La décision de Sonatrach de reprendre le Mouloudia d’Alger et de réintégrer les disciplines qui étaient sous sa coupe (GSP) a ravi les millions de supporters algériens. Même si officiellement rien n’est encore fait, dans les coulisses, beaucoup de choses sont en train de se passer. Sachant qu’il y a des gens qui vont tout faire pour que ce projet capote, ses initiateurs sont en train de s’activer dans l’ombre pour barrer la route à ces personnes et faire en sorte à ce que les démarches se font dans la légalité et la transparence la plus totale. 

On ne veut pas donner les pleins pouvoirs à Sonatrach
M. Zerguine, patron de la firme nationale des hydrocarbures, envisage en premier lieu d’avoir la maîtrise sur le CSA-MCA. Une fois, c’est fait, il va du coup être partie prenante de la SPPA. La réouverture du capital de la SSPA-MCA lui permettra d’intégrer le patrimoine du club, mais aussi d’injecter de l’argent de façon à ce qu’il obtienne la majorité des actions. Donc, présider le conseil d’administration. Les intentions du P-DG de Sonatrach étaient claires dès le début en ce qui concerne le retour de sa firme aux affaires du MCA. «Sonatrach veut tout ou rien», disait-il. Néanmoins, les membres de l’AG du Mouloudia Club d’Alger ne voient pas les choses de la même manière. Ils sont dans leur majorité contre l’idée de donner les pleins pouvoirs à Sonatrach. Cette idée, «c’est une très mauvaise idée», nous dira un membre influent de cette AG. «On a déjà vécu cette expérience dans les années 1980 et 1990 et regardez comment a-t-on fini ! D’accord pour le retour de Sonatrach, mais non pour le retour aux années 1990. On négociera et on trouvera une meilleure solution», ajoutera-t-il. 

Voilà ce que proposera l’AG
Pour contrer Sonatrach et espérer pouvoir négocier en position de force, il est impératif pour ceux qui sont contre que Sonatrach prenne tout de trouver des investisseurs prêts à mettre de l’argent sur la table et prendre des actions. Pour cela, les défenseurs de cette thèse pensent trouver la solution. Deux investisseurs, l’un est européen et l’autre arabe, sont, selon une source officielle, motivés pour ce projet et ils n’attendent que le feu vert pour se manifester. On a essayé d’en savoir plus sur ces deux prétendus hommes d’affaires, mais tous, sans exception, se sont montrés fuyants. Un membre de cette AG, dont on préfère taire le nom, nous a lancé, tout excité, le nom… d’Eddir Loungar, mais aucun n’a pu nous confirmer cette rumeur, c’est donc une chose à prendre avec des pincettes. Quoi qu’il en soit, ces deux investisseurs «secrets» seraient prêts, toujours, selon notre source, à mettre un paquet d’argent et seraient très motivés et convaincus que ça serait un bon investissement. 

Brahmia prendra le CSA, Hadj Nacer proposé pour la SSPA  
Si pour le CSA, les jeux sont faits en ce qui concerne la présidence du club amateur du Mouloudia d’Alger qui reviendra bien sûr à Ammar Brahmia, les membres de l’AG comptent faire le forcing pour que Hadj Nacer, une personnalité crédible et très influente, prenne les commandes au niveau de la SSPA. Bien sûr, juridiquement parlant, cela est difficile à réaliser du moment que les deux instances sont séparées et que l’AG n’a pas à décider de la SSPA, mais dans les coulisses de l’AG, il se dit qu’une astuce a été trouvée pour que Brahmia prenne le CSA. Ils se croient capables de placer Hadj Nacer à la tête de la Société par actions du Mouloudia. Les membres de l’AG vont plus loin dans cette histoire. Leur assurance d’avoir le dernier mot les a poussés à désigner dès maintenant Hadj Nacer comme représentant du Mouloudia d’Alger lors des négociations avec les deux investisseurs. 

Zedek, persona non grata à l’assemblée de vendredi prochain
Vendredi prochain aura lieu l’assemblée ordinaire du Mouloudia Club d’Alger. L’AG pense que les bilans seront acceptés, mais s’en assurer, ils veulent empêcher Abdelhamid Zedek, le président sortant, d’y prendre part. Pourquoi ? Zedek est soupçonné d’avoir détourné de l’argent, 200 millions plus exactement. L’histoire de ces 200 millions est toute simple. Zedek a prêté cet argent à Ghrib, au retour, ce dernier l’a aidé à reprendre sa couronne. En plus clair, Zedek a emprunté de l’argent à la SSPA-MCA. Quand la DJS a débloqué une somme d’un milliard de centimes au CSA (ce qui n’est pas la même chose que la SSPA), en sa qualité de président de cette instance, il a récupéré son argent sans que personne ne lui rappelle que cela était illégal (c’était à Ghrib, donc la SSPA-MCA de le rembourser et il n’avait pas à toucher à l’argent du CSA qui est destiné à autre chose). L’autre affaire qui mérite d’être citée et sur laquelle on a déjà écrit concerne les 100 millions que Aïzel a pris de cette même subvention de la DJS et qui représente, selon lui, plusieurs mois de salaire que le MCA lui doit quand il était secrétaire général du club avec Amrous comme président. Ainsi, pour ces raisons-là, les membres de l’assemblée générale du Mouloudia, qui tient bien sûr à ce que le bilan financier soit accepté ce vendredi, il y en a certains qui souhaiteraient vivement qu’il soit refusé, vont tout faire pour que Zedek ne soit pas au rendez-vous afin qu’il n’y ait pas d’incidents qui pourraient pousser le commissaire au comptes à refuser ce bilan. 

Pendant ce temps-là, Ghrib dépense des milliards 
Le lecteur remarquera qu’on a jusque-là cité en aucun cas le nom d’Omar Ghrib dans cet article, parce que tout simplement, cette personne ne figure pas dans les projets des faiseurs du Mouloudia d’Alger de demain. Et pourtant, cet homme tire les ficelles à la section football. C’est lui le grand patron et tout le monde, sans exception, tremble rien qu’en prononçant son nom. Ses collaborateurs lui sont fidèles et loyaux et appliquent à la lettre ses recommandations et consignes. Cette notoriété, Omar Ghrib l’a gagnée avec de l’argent. Il est le seul capable de ramener de l’argent et faire marcher le club. Et en parlant de finances, on rappellera que la SSPA devait à Ghrib 7 milliards de centimes. Avec le recrutement qu’il a osé faire cette saison, ce chiffre a presque doublé. La question qu’on se pose maintenant, c’est comment l’AG va réaliser tous ses projets sans Ghrib ? Comment comptent-ils investir à la SSPA en ayant un créancier nommé Omar ? Ont-ils reçu des garanties de la part de Sonatrach et de ces deux prétendus investisseurs pour effacer ces dettes-là ? Impossible. Vont-ils se débarrasser de lui sans lui rendre son argent ? Ils ne sont pas capables de le faire. Qu’on-t-ils donc en tête et quelle stratégie adopteront-ils pour faire passer leur projet ?

Pour Omar, ceci est le problème du CSA et non de la SSPA
Omar Ghrib sait très bien ce qu’il fait, et surtout ce qu’il devra faire au cas où l’AG le ciblerait. Mais pour le moment, il reste calme. «Ce que fait le CSA ne me concerne pas. D’ailleurs, je ne suis plus membre. Moi, j’ai une équipe à faire marcher, des joueurs à payer, une préparation à organiser et de l’argent à faire rassembler», dit-il. Par ailleurs, l’actuel décideur du MCA est convaincu qu’en cas de démission de sa part, de retrait ou d’éviction, il pourra dire adieu à ses milliards. Khaled Adnane et les autres personnes qui sont déjà passées par là en témoigneront. Il ne va donc jamais partir sans son argent. De l’argent que ses amis, prêts à tout pour le récupérer, lui ont prêté. C’est par peur de représailles et pour éviter de les affronter d’ailleurs qu’il s’est cramponné à son poste quand Pelicano et Loungar se sont présentés pour racheter le club sans garantie aucune qu’il récupérera son dû. Par conséquent, Omar Ghrib a décidé, pour le moment, de ne pas s’impliquer dans les affaires du CSA-MCA. De loin, il suit tout et il ne réagira qu’une fois il se sentira menacé. On pourrait suggérer que Ghrib pourrait être partie prenante dans la prochaine SSPA-MCA avec cet argent que le club lui doit comme fonds, ce qui pourrait lui paraître une mauvaise idée, parce qu’il ne sera jamais actionnaire majoritaire avec cette somme, mais comme cet argent n’est pas le sien et qu’il appartient à une dizaine de gens qui ont choisi de lui faire confiance, on ne voit pas vraiment comment Omar fera au cas où ses projets prennent route, et là aussi on est obligés de poser une autre question : comment ses projets prendront route en ayant Omar Ghrib comme créancier ? Au Mouloudia, tout est compliqué…                                    A. B.

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