La FAF s’attend à une «démission» de Madjer

Le projet Madjer est-il en train de s’effriter ? En tout cas, les derniers événements ne vont sûrement pas le consolider. Si avant le match face à l’Iran, les interrogations des uns et des autres étaient plutôt focalisées sur le volet technique de la sélection, depuis le match de Graz, ce sont les aspects organisationnels qui inquiètent les observateurs, notamment sur la question sensible de l’indiscipline et les capacités de Madjer à gérer les egos de ses capés.

Pour mieux évaluer la situation actuelle de la sélection, il est important de revenir sur les conditions de la nomination de Madjer à la tête de la sélection. Il est parfaitement évident que le président actuel de la Fédération n’est qu’une partie du centre décisionnel qui a conduit à la nomination de Madjer. D’autres personnes ont influé pour introniser l’ancienne icône du football algérien, pensant sans doute que Madjer continuait à être la star incontestée pouvant canaliser la fougue et la passion qui entourent la sélection nationale. Or, lors du match face à la Tanzanie, ce fut la douche froide. Devant un stade du 5-Juillet fantomatique, les sponsors de Madjer ont pu découvrir, en même temps que l’intéressé lui-même, que le public des Verts a largement tourné le dos à un individu qui a passé ses dernières années loin des terrains. Durant cette période, il a préféré se vêtir du costume de maître des plateaux avec pour rôle de taillader tous les sélectionneurs qui lui ont succédé. Aujourd’hui, que lui reste-t-il à faire valoir ? Maintenant que son crédit est largement entamé, il aura du mal à convaincre les responsables de notre pays qu’il peut être en mesure de redresser la barre. Les commentaires qu’il a distillés tout au long de son parcours de consultant se retournent contre lui tel un boomerang. « N’importe quel entraîneur aurait pu faire comme Vahid» ; «La Tanzanie est une équipe faible, c’est normal qu’on la batte 7 à 0», tels sont les passages qu’on a pu relever à travers les réseaux sociaux où une véritable fronde s’est levée contre le personnage. Madjer, la star des années 80, a perdu de sa superbe. Les quadragénaires et les quinquagénaires, qui l’idolâtraient par le passé, le jugent actuellement sur ses performances et ses capacités à être un bon sélectionneur. Tandis que les jeunes, ce sont d’autres idoles qui les font courir. Aujourd’hui, la FAF ne peut presque rien faire. Elle attend un signe du destin. Pensant sans doute que Madjer, subissant des attaques de toutes parts, finira par ne plus pouvoir encaisser toute cette cohue, surtout que sur la dernière semaine, ce n’est plus le sélectionneur qui fait la Une de l’actualité. Il vient d’être rattrapé par Madjer, le businessman qui fait tout autant parler de lui.

 Salim Salhi

 

Même le Turc de Graz n’a pas compris

Notre envoyée spéciale à Graz a fait une pause-déjeuner chez un vendeur de kebab d’origine turque, situé dans l’une des ruelles de la cité. Au même moment se trouvait dans le petit resto de notre ami une famille algérienne venue spécialement dans cette ville autrichienne pour voir le match. La télé des lieux diffusant un match de Galatasary, le débat a vite tourné autour du foot et de la sélection algérienne. «Il y a la sélection algérienne qui joue à Graz ? » s’exclame le vendeur turc qui décidera sur place d’acheter un billet « pour aller voir jouer Feghouli ». Malheureusement pour lui, son enthousiasme retombera d’un coup quand l’ensemble des Algériens présents lui annoncent que Sofiane n’avait pas été convoqué. « Ce n’est pas possible, c’est notre meilleur joueur », répétera-t-il plusieurs fois. Très courtois, il préférera en rester là dans les commentaires. 

Le magasinier des Verts claque la porte

Le magasinier des équipes nationales vient de jeter l’éponge. Il semble que ce dernier n’avait pas accepté le mauvais traitement dont il a fait l’objet de la part des membres du staff technique. Diplômé d’études supérieures, ce dernier aurait été traité de manière peu cavalière durant tout le stage, cela sans compter le manque d'organisation et de planification de l'actuel staff qui, apparemment, n'informe pas les structures de la FAF du contenu des séances d’entraînement pour qu'il puisse s'organiser à l’avance. 

Retour sur le changement qui va rester dans les annales

Mahrez à Madjer : «Pourquoi ? On allait égaliser»

On jouait la 62’ de jeu, les Algériens redécouvraient avec un réel plaisir leur Mahrez national sur la pelouse du stade Graz. Enchaînant les prouesses techniques au service de son collectif, Ryad Mahrez, comme il l’avait promis la veille sur nos colonnes, étalait toute sa classe au grand bonheur des fans des Verts. Quand soudain le 4e arbitre brandit l’ardoise électronique pour signaler un changement pour l’équipe algérienne. A la stupéfaction générale, c’est Ryad qui doit sortir pour céder sa place au prometteur Mellali. La première personne à ne pas comprendre les tenants et les aboutissants de ce changement, c’est le joueur lui-même qui a tenu à montrer son étonnement en demandant sur place des explications à son coach. Les Algériens ont pu voir, en effet, les deux individus échanger quelques mots le temps que Mahrez rejoigne son banc. Nous avons pu savoir, grâce aux personnes présentes, le contenu de l’échange et le comportement de Mahrez par la suite dans les vestiaires.

Après avoir salué Mellali, Mahrez se dirige vers le banc des remplaçants et jette un regard sur son coach. « Pourquoi, on allait égaliser ? » lance-t-il à l’adresse de Madjer. Ce dernier fait un pas vers son joueur et lui arrache une tape de la main qui évitera toute polémique. Une fois sur le banc, Mahrez s’adressera à ses coéquipiers pour jauger la température. Estimant qu’il était en plein bourre et qu’il était sur le point de faire la différence, le joueur a voulu savoir si ses coéquipiers partageaient la même vision.

Au coup de sifflet final, c’est un joueur muré dans le silence que l’ensemble de la délégation a découvert dans le vestiaire. Ni les encouragements de certains membres du staff ni le discours glorificateur de Madjer en direction de l’ensemble des joueurs n’ont pu dérider Mahrez. Ce n’est qu’une fois installé dans la voiture officielle de l’ambassade d’Algérie à Vienne qu’on l’a vu échanger quelques propos avec son ancien compère de Leicester. Les deux joueurs en partance pour Vienne ont dû profiter des deux heures de route les menant vers la capitale autrichienne pour refaire le match.    

 

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