Alcaraz : «Brahimi a besoin de liberté sur le terrain…»

C’est une première pour un entraîneur national au cours de ces dernières années. Toute une après-midi consacrée à accorder des interviews individuelles de 10 minutes à tous les organes de la presse nationale. Une initiative très appréciée par les différents journalistes. Une occasion pour nous, le journal spécialisé que nous sommes de poser des questions précises. Lucas Alcaraz que nous avons rencontré a bien voulu répondre à toutes nos questions. Plutôt évasif au début, l’entraîneur espagnol et sur insistance de notre part a bien voulu nous donner des réponses un peu plus précises. Ainsi, le coach des Verts a évoqué le stage des locaux, mais aussi sa tournée européenne, sa philosophie de jeu et le rôle qu’il compte donner à Brahimi. Alacarz évoque aussi le lieu où devra jouer notre équipe nationale lors des prochaines échéances. Interview.

Depuis votre nomination à la tête de la sélection, nous savons que vous avez visionné un grand nombre de matchs de l’équipe nationale, quel est donc votre premier constat ?

Depuis que nous avons commencé notre mission à la tête de la sélection algérienne, nous essayons de récolter le maximum d’informations. Mais pour répondre à votre question, je dirais que le premier constat est plus individuel et non collectif, parce qu’à mon sens, une équipe c’est la somme d’individualités. Donc c’est plus des analyses individuelles…

 

 

Mais de ce que vous avez pu voir sur nos adversaires, notamment le Nigeria et le Cameroun, pensez-vous sincèrement que la qualification pour le Mondial demeure possible ?

Au-delà des deux adversaires qu’a déjà rencontrés l’Algérie, à savoir le  Cameroun et le Nigeria, pour moi ce qui va déterminer notre avenir lors de ces qualifications pour la Coupe du monde, et bien ce sont les deux prochaines rencontres et la double confrontation face à la Zambie en août et septembre prochains.

 

 

Vous allez entamer une tournée européenne dans les tous prochains jours, allez-vous vous contenter de rencontrer les cadres seulement, et quel sera votre premier discours ?

Personnellement j’essaierai et je ferai en sorte de rencontrer le maximum de joueurs qu’ils soient cadres ou pas. Je vais ratisser large dans la mesure de mes disponibilités et de celles des joueurs. Maintenant pour ce qui est de mon discours, je vais dans un premier temps me présenter, ensuite leur expliquer ma ligne de conduite et enfin leur faire part de me projets en sélection nationale.

 

On croit savoir que vous êtes rigoureux et discipliné dans le jeu, iriez-vous jusqu’à reléguer sur le banc des habituels titulaires dans le cas où ils ne respecteront pas vos consignes ?

On tentera de chercher la meilleure formule possible pour gagner, et non nous focaliser sur le rendement individuel de chaque joueur…

 

Excusez-moi d’insister, mais je vous dis par exemple qu’un de vos prédécesseurs Halilhodzic n’hésitait pas à mettre sur le banc un joueur quand ce dernier ne respectait pas les consignes, allez-vous agir de la même manière ?

(Il sourit) Tout le staff et moi-même sommes là pour respecter le talent du joueur en le valorisant au maximum. Mais le joueur doit aussi respecter et mettre son talent au service du collectif, car une équipe et une sélection c’est avant tout un collectif.

 

Certaines personnes qui ont eu à travailler avec vous nous ont fait savoir que vous n’êtes pas le genre à beaucoup communiquer, est-ce vrai ? Si c’est le cas, allez-vous changer votre façon de faire ?

Non, pas du tout, et c’est loin d’être le cas. Bien au contraire, s’il y a un volet sur lequel je me base, c’est justement la communication, car j’ai beaucoup de choses à transmettre à mes joueurs. D’ailleurs, il existe un grand nombre de joueurs que j’ai entraînés par le passé et avec qui j’entretiens toujours de très bons rapports. Je vous avoue aussi que je n’hésite pas à discuter en aparté avec mes éléments à chaque fois que je le juge utile.

 

Vous êtes aussi réputé pour votre jeu direct, croyez-vous que cela correspondra aux qualités des joueurs dont on dispose ?

Je suis le genre d’entraîneur qui aime et préfère s’adapter aux qualités des joueurs dont je dispose. Mes schémas tactiques sont concoctés, faits et préparés selon les joueurs que j’ai, et non le contraire. Cela fait exactement 30 ans que j’exerce ce métier, donc suffisamment d’années pour me rendre compte qu’il est impératif de s’adapter et de faire avec ce qu’on a, et non imposer une philosophie et une tactique précise.

 

 

Yacine Brahimi, un joueur que vous connaissez bien, sera-t-il votre maître à jouer ?

Yacine est un joueur qui habituellement évolue sur le côté gauche, mais bon cela ne veut pas dire que je le ferai jouer sur ce flanc. Moi qui connais bien ce joueur pour l’avoir entraîné à Grenade, j’estime que Yacine est un élément qui a besoin de liberté dans le jeu pour montrer ce qu’il sait faire. Donc, ne surtout pas le confiner dans un rôle restreint ou précis, c’est vraiment l’erreur à ne pas commettre.

 

 

On croit savoir aussi que vous êtes très bon dans le scooting et l’étude du jeu des adversaires, cela pourrait-il être l’une des clés pour gagner justement face à des équipes comme le Nigeria, le Cameroun ou la Zambie ?

Il est vrai que dans mon travail habituel, j’ai tendance à beaucoup analyser, et mon équipe et les adversaires. J’avoue qu’en sélection, ce travail sera encore plus conséquent parce que je n’aurai pas tout le temps les joueurs sous ma coupe, et de ce fait, je dois voir encore plus de matchs en leur absence.

 

 

Vous parlez des matchs de l’EN et de leurs adversaires, c’est bien ça ?

Oui, nous sommes en train de visionner les rencontres de la sélection, de nos adversaires, mais aussi des joueurs au sein de leurs clubs respectifs. Nous avons aussi des vidéos des matchs de tous nos éléments au sein de leurs équipes. Donc, actuellement on fait des analyses individuelles sur tous nos joueurs. A partir de là, et une fois toutes ces analyses terminées, on mettra en place la tactique adéquate pour essayer de battre nos prochains adversaires. Tous ces visionnages nous permettront de gagner du temps, ce qui est très important.

 

 

Vous avez vu deux matchs en championnat et vous venez de terminer le stage des locaux ; votre avis sur le joueur local ?

En plus de ce que vous venez de citer, nous avons aussi regardé quelques rencontres du championnat ici. Personnellement, je ne peux pas répondre à la question : que pensez-vous du joueur local ? C’est comme si on me demandait ce que je pensais du joueur espagnol. On a vu plusieurs joueurs et certains d’entre eux peuvent même nous aider en sélection.

 

 

Dans quel poste ?

Il est vrai que nous disposons d’un grand nombre de bons joueurs en Europe évoluant au milieu et en attaque, mais les joueurs locaux peuvent eux aussi intégrer la sélection et cela au niveau de tous les compartiments de jeu, il suffit juste qu’ils soient meilleurs.

 

 

Mais votre grand challenge sera de dénicher la perle rare, notamment en défense surtout que vous allez vivre en Algérie…

C’est vrai ce que vous dites, mais moi je pense que bien défendre, ce n’est pas avoir de bons défenseurs, mais dire et obliger tout le monde à faire ce travail défensif.

 

 

Votre premier match officiel sera face au Togo, une seule rencontre amicale face à la Guinée sera-t-elle suffisante pour venir à bout des Togolais ?

Que voulez-vous que je vous dise, la situation est ce qu’elle est. Moi je dois justement récolter le maximum d’informations pour être prêt le jour J. J’ai un seul match, je ne vais pas me plaindre et je vais faire avec.

 

 

Seriez-vous le coach national qui ferait la révolution de faire revenir l’équipe d’Algérie au 5-Juillet ?

Nous sommes justement en train de discuter du lieu des deux prochains matchs, mais moi personnellement, je pense que la sélection doit apprendre à jouer partout en Algérie, pas seulement au 5-Juillet ou à Tchaker.

 

A. H. A.

 

 

 

 

 

 

 

 

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