Adrar sort de son silence : «Ils ont tout fait pour m’évincer de la présidence du club»

L’ex-président du Mouloudia de Béjaïa, Adrar Akli, sort de son silence après plusieurs mois de mutisme et cela pour apporter des éclaircissements par rapport à certaines informations qui circulent dans la presse et sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines et qui ont une certaine relation avec la période où il était président du club.

En effet, depuis plusieurs semaines, les actionnaires s’accusent mutuellement par voie de presse interposée sur les raisons qui ont conduit le club à se trouver dans une situation pareille. Adrar est revenu sur le cas de Bellal qui a fait couler beaucoup d’encre, mais aussi sur les finances du club pour lesquelles il avait été accusé par le président du CSA d’avoir établi des reconnaissances de dettes à quelques joueurs de la saison passée, mais aussi de l’avenir du Mouloudia de Béjaïa qui souffre sur le plan administratif. Tous ces points ont été évoqués durant cet entretien.

 

«Les joueurs libérés touchaient de gros salaires et il était impossible de les garder»

L’un des premiers points soulevé lors de cette entrevue était celui des dettes des joueurs qui ont été libérés avant l’entame de la saison ; « Il faut savoir que les joueurs qui ont été libérés touchaient de gros salaires, il était impossible de les maintenir au sein de l’effectif. Nous avons été contraints en quelque sorte à négocier avec eux leur départ afin de pouvoir recruter pour la nouvelle saison. C’est dans ce sens que nous avons réussi à trouver un accord avec eux en signant des documents qui justifiaient leurs dettes.»

«Quand j’ai repris le club, les caisses étaient vides»

Adrar est revenu aussi sur les conditions dans lesquelles il avait repris le club pendant l’été 2019 : «J’avais repris le club alors que les caisses étaient vides. D’ailleurs, à l’époque, personne ne voulait se lancer. Les actionnaires m’ont forcé la main pour prendre les rênes du club tout en me promettant de m’aider.»

 

«Malgré plusieurs requêtes, les actionnaires ont refusé d’installer le conseil d’administration»

Adrar est aussi revenu sur les difficultés rencontrées pendant sa gestion des affaires du club : «J’avais appelé les actionnaires plusieurs fois à se réunir pour installer le conseil d’administration, en vain. Je pense qu’au MOB le problème de tribalisme est plus que jamais présent. C’est d’ailleurs l’une des raisons laissant le club vivre dans une crise perpétuelle.»

 

«Le président du CSA avait refusé de me transférer de l’argent pour payer les droits d’engagement»

En ajoutant dans son réquisitoire : «J’ai été victime d’une campagne de dénigrement. Certaines personne ont tout fait pour me saboter, la preuve est que le président du CSA avait refusé de me transférer l’argent pour payer les droits d’engagement pour pouvoir récupérer les licences en espérant pénaliser le club afin qu’il déclare forfait pour les premiers matches. Dieu merci, j’ai pu récupérer les licences grâce à des gens qui m’ont fait confiance notamment par rapport au chèque que j’ai remis aux instances.»

«Je n’ai rien à me reprocher, mon bilan a été remis aux actionnaires»

En réponse à la démarche entreprise par le président du CSA, qui avait posé la question au sujet de la non présentation du bilan de l’ex-président du MOB : «Ma gestion est saine et je défie quiconque pourra dire le contraire. Je fais entièrement confiance aux comptables et à partir de l’argent que j’ai mis au club et celui de mon restaurant que je n’ai pas encore récupéré, je n’ai pas laissé de dettes. D’ailleurs, mon bilan avait été remis aux actionnaires, alors que ces derniers n’ont pas pris la peine de débattre dessus. Je suis prêt à les affronter sans aucun problème.»

 

«Je suis prêt à collaborer avec la justice au sujet de l’audit»

Pour ensuite enchaîner, notamment par rapport à la démarche du président du CSA par rapport à la plaine déposé dans le cadre d’un audit : «La décision prise par Bennai est à saluer, cela va me permettre d’aider la justice à détecter les failles dans les bilans car j’ai tous les documents nécessaires. D’ailleurs, je suis le seul président qui avait établi son bilan avec les dettes fiscales en 2014.»

 

«Je n’ai pas encore récupéré 1,8 milliard»

Adrar est aussi revenu sur son apport financier au club pendant sa présidence : «J’ai mis de l’argent de ma poche pendant la période où j’étais président du club et cela est bien évidemment mentionné dans le bilan du comptable. D’ailleurs, le club me doit encore 1,8 milliard de centimes que je n’ai pas encore récupérés, tout en ayant assuré la restauration de l’équipe avec des prix vraiment concurrentiels sans avoir encaissé encore une quelconque facture.»

 

«J’ai démissionné et remis mes actions au CSA»

Adrar a tenu à apporter des éclaircissements par rapport à son absence lors des dernières assemblées générales des actionnaires : «Je ne viendrai pas aux assemblées car j’ai remis ma démission et cédé mes actions et cela avec preuve auprès de l’huissier de justice. Donc, ma présence dans ce genre de réunions n’est plus nécessaire."

 

«Faux : Bellal a été déclaré à la CNAS comme le stipule la règlementation»

L’ex-président du MO Béjaïa a aussi abordé le cas de l’attaquant Bellal Abderezzak en présentant les documents justifiant ses propos : «Pour ce qui est du cas du joueur Bellal, je tiens à dire que ce dernier a été déclaré en date du 14 octobre avec le montant autorisé qui est de 27 millions de centimes, contrairement à ce qui avait été rapporté auparavant. Pour ce qui me concerne, j’ai fait de mon mieux pour l’aider durant sa période de convalescence en se rendant chez lui, à l’hôpital et de déposer son dossier au niveau de la CNAS dans les délais tout en lui versant deux salaires. D’ailleurs, je ne comprends pas cette campagne qui me visait dans le cas de ce joueur sachant que j’ai effectué toutes les démarches nécessaires afin qu’il soit pris en charge par la CNAS concernant son cas.»

 

«Il n’a pas donné suite à la demande de prise en charge de la FAF»

«J’ai moi-même sollicité la FAF afin qu’elle intervienne pour prendre en charge médicalement le joueur, chose qui avait été acceptée à l’époque par le président, d’ailleurs une prime avait été allouée pour que ce dernier se soigne au niveau d’Aspetar au Qatar, à laquelle ce dernier n’avait pas répondu, en préférant aller se soigner en Tunisie.  Mieux encore, il a perçu quatre salaires puisque le président du CSA lui a remis un chèque de deux mois récemment. J’ai réglé tous les documents sur le plan administratif au lendemain de son accident de travail avec un dossier médical que j’ai déposé au niveau de la FAF, la LFP et la CNAS.»

 

«Je rencontrerai le ministre pour lui remettre un rapport détaillé sur la situation du MOB»

Avant de conclure, Adrar a tenu à nous informer qu’un rapport détaillé sur la situation du club sera remis au ministre de la Jeunesse et des Sports lors des prochains jours : «J’ai demandé audience au ministre de la Jeunesse et des Sports et je vais lui remettre tout un rapport sur la gestion du club, car il y a plusieurs anomalies concernant la gestion des affaires du club ces derniers mois.»

F.D.

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