JSMB : Une politique loin de faire l’unanimité

Depuis quelques saisons déjà, la formation des Vert et Rouge et ses dirigeants s’appuient sur les jeunes du club pour composer l’essentiel de leur effectif. 

Cette saison encore, pas moins de 10 joueurs ont fait leur cycle de formation dans les écoles de jeunes évoluant avec l’équipe première. La tendance est à la hausse depuis quelques années, mais les résultats tardent à venir, puisque, sportivement parlant, la JSM Béjaia n’arrive toujours pas à retrouver le championnat de Ligue 1 depuis 6 années. Cette politique a été prônée il y a plusieurs saisons déjà, quand le club commençait à perdre ses principaux sponsors. Les dirigeants de l’époque avaient d’ailleurs tout fait afin de prospecter les meilleurs jeunes à travers tout le territoire national. Ces jeunes ont trouvé un terrain fertile pour s’exprimer et gagner en expérience dans un club qui a de tout temps donné la chance à des joueurs inconnus. Plusieurs jeunes ont saisi cette chance pour s’imposer en pièces incontournables au fil des saisons, alors que d’autres ont très vite trouvé des clubs pour s’affirmer ailleurs. Il faut dire que depuis quelques saisons, cette politique n’offre pas de valeur ajoutée à la JSMB, puisque sur le plan sportif, le doyen des clubs kabyles n’a pas réussi à s’imposer sur la scène nationale et financièrement. Les joueurs attendent généralement la fin de leur contrat pour aller ailleurs. Pour les supporters et les amoureux du club, les dirigeants n’ont pas été assez prévoyants. La JSM Béjaia souffre toujours sur le plan résultats et les problèmes financiers chaque saison. Pour certains, cette politique n’est pas assez soutenue et rien n’est fait pour que le club en tire le maximum sur tous les plans. Alors que pour d’autres, la JSM Béjaia et ses dirigeants ne doivent pas se contenter de promouvoir les jeunes du club en équipe première, mais de penser à bâtir une équipe sur le long terme avec des joueurs qui apporteront leur expérience à la formation de Yemma Gouraya.

 

L’école de formation

Après l’avènement du professionnalisme, la JSM Béjaia a été le premier club du pays à avoir mis en place une politique des jeunes. Le club phare de la wilaya de Béjaia avait d’ailleurs un projet ambitieux en collaboration avec la Direction de la jeunesse et des sports en lançant sa première école. Des classes avec des horaires aménagés ont été mises en place en collaboration avec la Direction de l’éducation. Mais tout cela n’a pas duré puisque le projet n’a pas eu le soutien nécessaire, surtout que la JSMB s’est retrouvée à se battre pour le maintien en étant rétrogradée en Ligue 2. Une situation qui a mis le club en difficulté avec notamment de grands changements à chaque nouvelle saison, sans que cela n’apporte ses fruits. Ce projet d’école de formation inachevé est sans doute le seul point noir depuis la création de la SSPA.

 

Une politique instable

Si les ex-directions ont voulu profiter du travail de qualité au niveau des catégories de jeunes, celles qui ont suivi n’ont pas eu assez de temps pour maintenir cette dynamique. D’ailleurs, la JSM Béjaia a perdu plusieurs bons éléments qui sont allés jouer ailleurs dans des clubs qui ont réussi à en tirer profit. Le travail des éducateurs depuis plusieurs saisons fait que la JSM Béjaia a toujours offert la possibilité à des jeunes de la région d’exprimer leur talent. Pour preuve, le club se trouve depuis 6 années en Ligue 2 sans toutefois réussir à retrouver l’élite du football national. Ce problème de continuité fait que la JSM Béjaia a aussi perdu plusieurs bons éléments qui auraient beaucoup donné au club, n’étaient le manque de vision à long terme et les changements au niveau des différentes directions.

 

Les encadreurs ont besoin de soutien et de moyens

Si le club a réussi à s’appuyer sur les jeunes issus de la formation, c’est en premier lieu grâce au travail des encadreurs et des responsables des jeunes catégories. Il est vrai que la JSM Béjaia a su profiter de l’énergie et de la qualité des joueurs de la région pour renforcer ses équipes jeunes, mais le travail des encadreurs a permis aux meilleurs joueurs de la région de s’engager avec la JSMB. La politique des jeunes a été initiée les années 2000 par des responsables qui ont toujours voulu offrir la possibilité aux jeunes de la ville et de la région de participer aux exploits de l’équipe première. La JSM Béjaia a toujours été un club qui offre la chance aux jeunes, et ces derniers ont très peu déçu. Plusieurs équipes se sont d’ailleurs illustrées, comme la génération des juniors qui était arrivée deux fois en finale de la Coupe d’Algérie en 2001 et 2002, ou encore une fois les espoirs qui ont réussi à prendre le doublé coupe-championnat en 2012. D’autres catégories ont remporté plusieurs coupes aussi et championnats. Tout ce travail est bien évidemment celui des personnes dévouées au club. Néanmoins, ces derniers manquant  de moyens ont été relégués au second plus, d’autant plus que l’équipe première est prioritaire aux yeux de tout le monde.

 

Le club n’a pas tiré profit sur le plan financier

Contrairement au potentiel dont dispose le club au niveau des jeunes, la formation des Vert et Rouge n’a pas pu tirer en profit sur le plan financier. Plusieurs bons joueurs ont fait leurs preuves chez les jeunes, mais une fois promus en sénior, ils n’ont pas eu le soutien nécessaire pour s’affirmer. Alors que d’autres ont réussi à s’imposer, mais n’ont rien apporté au club sur le plan financier. Quelques exemples de joueurs ayant quitté le club sans que ce dernier n’ait bénéficié d’argent sont Karim Aribi et Billel Bensaha. Ces deux joueurs, qui ont évolué en équipe espoir et en équipe senior, ont quitté la JSM Béjaia en signant dans d’autres clubs où leurs dirigeants ont réussi à les vendre à l’étranger et tirer des sommes importantes. Ce que les dirigeants de la JSMB n’ont pas été en mesure de faire. Le seul transfert que la direction de la JSMB a réussi à conclure avec des bénéfices, c’est certainement celui de Ghanem Fouad cette saison ; il est parti au CRB pour 500 millions de centimes. Tous les autres n’ont rien apporté au club ; bien au contraire, ce dernier continue à en subir les conséquences après que des éléments qui ont saisi la CRL. La formation des Vert et Rouge s’est trouvée dans l’obligation de s’acquitter de leurs salaires impayés.

  1. N.

 

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