Plainte du MJS : Pression sur la FAF

Comme rapporté par nos soins dans l’édition d’hier, comme il fallait s’y attendre, le ministère de la Jeunesse et des Sports a joint le geste à la parole en déposant une plainte contre X au niveau du parquet d’Alger. Il se constitue partie civile dans l’affaire de l’enregistrement sonore et l’échange qui aurait eu lieu entre le manager Nassim Saadaoui et le directeur général de l’Entente de Sétif Fahd Halfaïa.

On attendait du nouveau de la part de la FAF d’autant que cette dernière avait promis d’entamer son enquête via sa commission de l’éthique et son nouveau département d’intégrité, mais les choses ont tardé. L’installation du directeur de ce dernier a été programmée pour après l’Aïd El-Fitr ; en plus, la FAF ne voulait pas entendre parler d’un dépôt de plainte au niveau de la justice, préférant d’abord enquêter utiliser ses nouveaux instruments. C’est finalement la LFP suivie du MJS qui entreprendront en premier les démarches qu’il fallait. La CD entendra aujourd’hui le principal accusé dans cette affaire, à savoir le dirigeant de l’ESS. En même temps, le ministre des Sports Khaldi a joint le geste à la parole en déposant la fameuse plainte au niveau de la justice, annonçant officiellement l’ouverture des hostilités et le lancement d’une enquête qui risque d’être lourde de conséquences non pas sur l’ESS seulement, mais aussi sur les autres clubs impliqués dans ces arrangements et ces magouilles révélés par le document sonore.

 

Un après-Aïd tumultueux

La démarche de la tutelle exerce naturellement une pression terrible sur la FAF. Il faut dire que la période d’après l’Aïd promet d’être tumultueuse. Le directeur du département intégrité, qui va être installé, est un ancien policier enquêteur qui maîtrise assez bien, nous dit-on, les affaires du monde du sport. De bon augure pour la suite, car en attendant que la machine judiciaire démarre et carbure à plein régime, la FAF va devoir s’occuper de la partie sportive du dossier. Elle aura certainement à collaborer avec la justice, mais elle va devoir prouver la véracité du plan machiavélique et ensuite le comparer avec les résultats des matches déjà joués, que ce soit par l’ESS ou les autres équipes citées dans l’appel téléphonique. Le règlement du championnat prévoit  que  toute personne ayant promis, offert ou octroyé un avantage de quelque nature que ce soit à un membre de la Fédération ou des ligues, officiel de match, arbitre, commissaire aux matches, dirigeant, joueur, dans le but d'un arrangement d'une rencontre, de falsification de document ou toute raison portant atteinte à l'éthique sportive, est sanctionnée conformément aux dispositions prévues par le code disciplinaire en vigueur. La radiation à vie du mouvement sportif est très probable pour les personnes coupables, alors que la défalcation de points, voire même la rétrogradation sont prévues pour les clubs. Pour cette raison, l’enquête doit être diligentée dans les normes et conformément aux textes de la FIFA qui prévoient ‘’d’empêcher que des méthodes et pratiques, tels que la corruption, le dopage ou la manipulation de matches, ne mettent en danger l’intégrité des matches, compétitions, joueurs, officiels et membres ou ne donnent lieu à des abus dans le football association’’. Le président de la FAF Kheireddine Zetchi avait salué cette semaine la position du MJS. Ce dernier avait insisté sur la nécessité d’aller au bout de ce dossier, affirmant sa volonté d’en faire une affaire personnelle et rappelant que l’Etat s’est engagé à édifier une nouvelle république, en rupture avec les anciennes pratiques. Des propos qui promettent un début en trombe de l’enquête. Celle-ci est déjà lancée au niveau de la justice ; maintenant, c’est a la FAF de ‘’faire à son niveau ce qu’elle doit faire’’, comme le précisait si bien le MJS.

  1. M. A.

 

 

 

 

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