Merzekane : «Le problème du NAHD est celui de tous les clubs algériens»

Le NA Hussein-Dey n’est plus le même que l’an dernier. Chaâbane Merzekane, l’enfant du club, analyse la situation.

Selon vous, pourquoi le Nasria ne séduit plus comme la saison écoulée ?

C’est parce qu’on ne travaille pas dans la continuité, cela est valable pour toutes les équipes algériennes. On change 10 à 12 joueurs chaque saison et on ne bosse pas sur le long terme. En plus, on perd souvent ses meilleurs éléments. Aussi, on change d’entraîneur comme on change de chemise. On ne peut pas être sérieux et tracer des objectifs dans ces conditions. Les gens semblent ignorer le temps qu’il faut pour construire une équipe.

 

A combien l’estimez-vous ?

Il faut un minimum de trois ans et il s’agit surtout de garder les mêmes joueurs. On peut recruter un à deux éléments chaque année, mais pas six. A ce moment-là, on touche à l’ossature de l’équipe et ça ne va plus. Je répète que ce n’est pas le problème du NAHD seulement, c’est malheureusement le cas de tous les clubs algériens.

 

Et qu’en est-il du NAHD spécialement ?

Youcef Bouzidi est revenu à la barre technique, il est parvenu en finale de la coupe d’Algérie. La saison d’après, il a fait le choix des joueurs et on ne sait pas pourquoi ça a flanché : 2 points en 6 matches ! Alain Michel l’a remplacé, il n’a pas su redresser la barre. Il m’a dit qu’il a essayé de jouer contre Sétif mais que ses joueurs n’en avaient pas le niveau. Parle-t-il du niveau technique ou tactique ? A-t-il fait des tests à ses joueurs ? Je ne le crois pas. Alors, désormais, Alain Michel compte faire comme Bouzidi : ne pas garder le ballon et jouer les balles en profondeur.

 

Quand on ramène un nouveau coach, on attend de lui le déclic, ce qui n’est venu avec Alain Michel et, du coup, certains avancent que ce n’est pas l’entraîneur qu’il faut au Milaha…

S’il n’est pas l’entraîneur qu’il faut, qui l’est alors, au juste ? Il faut se poser la question et lui trouver la réponse. Je l’ai dit à plusieurs reprises, le problème en Algérie n’est pas celui de l’entraîneur. A notre époque, le coach était maintenu pendant 10 ans, les joueurs durant 5 ans, 6 ans, voire jusqu’à 10 ans aussi. Cela permettait à l’équipe d’avoir des automatismes. Mais quand est-ce qu’on va se rendre compte que si notre football va mal, c’est à cause de la mauvaise formation au niveau des jeunes catégories ? Lorsqu’on regarde un match de notre championnat, on a rarement droit à une belle rencontre et, neuf fois sur dix, on ne voit pas les 90 minutes de jeu dans leur totalité. C’est un problème de formation, ce n’est pas le NAHD, ce n’est pas le CRB, c’est tout le monde. Le joueur est quand même le principal acteur sur le terrain, on n’a pas malheureusement les infrastructures pour faire un travail de formation. Je peux vous donner deux exemples édifiants pour illustrer mon propos.

 

Lesquels ?

Regardez Chita du MCA, c’est un excellent joueur, mais il se blesse tout le temps. Pourquoi ? C’est parce que quand il était dans les jeunes catégories, il n’avait pas un volume d’entraînement suffisant. Une fois arrivé chez les séniors, le décalage est énorme et le joueur en subit le contrecoup. C’est pareil pour Aïboud de la JSK, qui fait aussi partie des meilleurs jeunes du pays. Il se blesse beaucoup parce qu’il ne s’entraînait pas convenablement auparavant. Pourtant, il suffit d’un terrain en synthétique et d’un vestiaire, pas plus, pour y remédier…

H. D.

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