Heddane : «La vérité sur l’affaire Ferhat doit éclater»

La sélection algérienne des U23 a éteint la flamme olympique avant terme. Pour Mustapha Heddane, l’ancien coach du MCA et de l’USMA, entre autres, c’est avant tout la faute à Schürmann. Il explique pourquoi.

Quelle analyse faites-vous de la participation algérienne aux JO de Rio ?

On a vu une équipe errer sur le terrain sans aucune organisation de jeu. Les mauvaises prestations du gardien Chaâl ont précipité les choses. Il y a eu aussi de gros ratages en attaque, mais elles sont essentiellement liées à l’absence d’organisation de l’équipe, qui a pratiqué ce qu’on appelle le football hourrah. Avec beaucoup de volonté, les joueurs sont arrivés devant le but adverse, mais ils se sont trop précipités dans le dernier geste, d’où les ratages inévitables. On n’a pas du tout vu une équipe capable de jouer en attaque placée. Il n’y avait pas d’équipe. On avait en revanche des joueurs qui pouvaient faire mieux dans une organisation de jeu efficiente.

A qui pensez-vous au juste ?

Je songe à Bounedjah, qui a évolué de manière esseulée en attaque. On a pourtant vu de quoi il est capable à travers une action époustouflante contre l’Argentine. Il a embarqué plusieurs joueurs adverses avant d’échouer face au gardien. On pouvait aussi faire mieux en défense, notamment au niveau de la complémentarité. Le second but argentin est survenu suite à un énorme malentendu entre Demou et Abdellaoui. Ce dernier n’en a fait qu’à sa tête dans ce match. Il a rétabli l’équilibre en se faisant expulser suite à deux fautes tout à fait justifiées. L’absence de Darfelou a été aussi ressentie.

Il aurait dû être incorporé plus tôt ?

Oui, il aurait pesé sur la défense adverse grâce à son gabarit. Il n’est rentré que pour dix minutes, ce qui est largement insuffisant. Il y a encore Benkhemassa qui, à mes yeux, aurait dû être titularisé d’entrée. C’est un joueur qui accomplit un travail exceptionnel au milieu du terrain, en cassant toutes les offensives adverses. Face à l’Argentine, il est rentré en étant mécontent, il s’est alors mis à casser l’adversaire au lieu de casser ses actions. 

En somme, c’est la faute à Schürmann ?

Ah, oui, absolument ! Il n’a laissé aucune empreinte de son travail entamé pourtant depuis deux, ce qui est énorme. Un entraîneur algérien, s’il avait eu cette chance, aurait fait de très grandes choses. Et qu’on n’essaye pas de se consoler en disant qu’on s’est qualifiés aux JO après 36 ans d’absence. Cette équipe renferme des joueurs de qualité, qui ont malheureusement erré sur le terrain. Il y a encore autre chose dont il faudra reparler un jour ou l’autre.

Laquelle ?

Je pense au cas de Zinedine Ferhat, qui a été privé des JO pour des rasions qui semblent être obscures. Je crois qu’on n’a pas encore tout dit sur cette affaire. Même si la Fédération s’est penchée sur le sujet, il semble qu’il y ait encore des non-dits. Un jour ou l’autre, il faudra faire éclater la vérité. L’opinion sportive algérienne doit tout savoir à ce propos.

H. D.

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