Zekri : «Je ne connais pas Menad»

Noureddine Zekri, l’ancien entraîneur du MC Alger, ne donne pas cher de la peau du Doyen. Même si ce dernier s’est considérablement renforcé, le technicien formé en Italie le prédestine à jouer le maintien.

 

Qui, selon vous, jouera le titre cette saison ?

Comme de tradition, les clubs algériens pour la plupart vont se préparer en Tunisie ; là-bas ils parlent du titre mais, une fois en Algérie et le championnat entamé, ils se limitent à jouer le maintien. Le plus étrange, c’est que ces clubs qui se préparent en Pologne, en France ou en Inde, laissent croire que le stage le plus sérieux se fera en Tunisie, du moins c’est ce qu’écrivent les journalistes sans jamais être démentis. C’est à croire, finalement, que les premiers stages n’ont pas été sérieux.

Triste réalité…

Oui, elle est du reste confirmée par les techniciens qui déclarent : «Vous verrez notre vrai visage en Tunisie !» On se rend compte après qu’on ne voit rien venir même en Tunisie. Après, ils se rectifient en disant : «Vous verrez notre vrai visage en championnat !», en vain toujours. Malheureusement, cela fait partie des mœurs, voilà de longues années maintenant qu’on entend le même refrain repris par les dirigeants, les joueurs et les entraîneurs. A chaque étape achevée, on se tourne vers la suivante pour dire qu’on va faire mieux, et ainsi jusqu’à entamer le championnat sans rien montrer. Au bout du compte, presque tous jouent le maintien. A l’instar du Mouloudia, par exemple, qui joue pour ne pas descendre en Ligue 2 Mobilis. C’est toujours comme ça.

Vous pensez vraiment que ce sera le sort du MCA, cette saison encore, même s’il s’est considérablement renforcé ?

Je ne l’affirme pas avec certitude, mais ce sera dur en tout cas de former une équipe. Il faut savoir gérer le groupe, d’abord.

Menad n’en est-il pas capable ?

Je ne sais pas, je ne le connais pas. Je ne connais pas son travail. Il n’a jamais rien gagné en tant qu’entraîneur. Il est déjà passé au MCA, il n’y a rien gagné.

Menad appréciera… Sinon, vous pensez toujours que notre championnat est faible ?

Oui, très faible même. C’est parce que tous nos clubs, ou presque, n’ont pas de projet sportif. Quand on en a un, on n’engage pas des joueurs de 35 ans. Il y a un club qui fait exception, le MC Oran qui a une moyenne d’âge de 22-23 ans. Cela peut être positif pour Oran à l’avenir. Avec un bon travail, ça peut payer. Dans le championnat qui est le nôtre, le MCO peut déjà facilement se maintenir tout en se projetant dans l’avenir. Dans une année ou deux, il aura son mot à dire. Il faut donner la chance aux jeunes. Il faut être ambitieux dans la vie.

C’est-à-dire ?

On doit songer à remporter la Ligue des champions et jouer ensuite la Coupe du monde des clubs. C’est ce que doit faire un club aussi grand que le MCA, par exemple. Il ne doit pas se limiter à engager des joueurs âgés juste pour faire taire les supporters. C’est la triste réalité, qui reste valable dans tous les domaines dans ce pays. On use et abuse de la recette dénommée anesthésie. On achète des joueurs, des matches et les gens font dodo ensuite.

H. D.

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