MOB : Amrani, l’entraîneur providentiel du MO Béjaïa

Le parcours référentiel du club le plus populaire de Béjaïa, le MOB, qui termine l’année 2014 sur une très bonne notre, avec le titre honorifique de champion d’hiver et un capital points historique de 27 unités, après un très dur apprentissage l’année passée pour sa première parmi l’élite, porte incontestablement la touche d’un entraîneur de chez nous. Son recrutement l’année passée par l’ancien président du club, Akli Adrar, en catastrophe, n’a pas eu droit au tapage médiatique qui suit généralement l’engagement des entraîneurs étrangers par les grosses cylindrées. Il s’agit de l’entraîneur providentiel, le messie attendue par la famille Mobiste, Abdelkader Amrani, que beaucoup de clubs huppés devraient envier aujourd'hui au MO Béjaïa.

 

Un caractère d’acier et beaucoup de métier

Amrani, reconduit par l’actuelle direction à juste titre, est un coach à caractère d’acier, qui ne recule devant rien. Un technicien qui prend les risques qu’il faut sur le plan technique, n’en déplaise aux patrons des clubs avec lesquels il a eu à travailler par le passé. Ainsi, l’année passée, il a jeté l’éponge à la Saoura malgré les résultats probants lors des trois premières journées pour rejoindre le MO Béjaïa, refusant l’ingérence du président du club sudiste. C’est un entraîneur qui prône le travail aux entraînements, une organisation tactique bien huilée dans les trois compartiments de jeu et un volume de jeu très soutenu. En un mot, un coach qui a du métier et, pour preuve, le club est champion d’hiver, avec pratiquement l’effectif le moins étoffé de la L1. Un technicien très exigeant avec ses joueurs, un adepte du  beau football, et qui donne souvent du caractère à une équipe.

Il est en train de rééditer le scénario de Chlef avec le MO Béjaïa

Le désormais entraîneur le plus populaire du MO Béjaïa. Abdelkader Amrani, qui a réellement fait parler de lui en cette première phase du championnat, est en train de rééditer le scénario réussi pendant plusieurs saisons auparavant avec l’ASO, qu’il a projetée sur le devant de la scène footballistique nationale, un club qu’il avait façonné avec beaucoup d'art et de métier et un budget dérisoire par apport aux ténors de la DI. Aujourd'hui, il est en train de donner une nouvelle dimension au club le plus populaire de Béjaïa, qu’il a complètement transformé. Le club joue avec beaucoup de conviction, imposant au passage le respect après avoir forcé l’admiration des grands clubs du championnat, qui ont laissé de plumes, à l’exception de l’accident de parcours à domicile face à l’USMA et la défaite en déplacement contre l’USMH. Amrani a réussi avec le temps à inculquer à ses capés les véritables vertus du football, en gagnant en confiance et en expérience. Pour preuve, la victoire historique dans le derby de la Kabylie, qu’ils ont dominé de la tête et des épaules face à la JS Kabylie, démontrant avec force tout le travail accompli avec beaucoup de métier durant les trois stages d’intersaison.

L. C.

 

Amrani : «Les Crabes ont contribué grandement à l’obtention de ce titre»

L’entraîneur en chef du champion d’hiver, le MO Béjaïa, Abdelkader Amrani, auréolé par cette historique consécration qui a surpris beaucoup de monde dans le milieu du football national, non seulement les acteurs sur le terrain, à savoir les joueurs, et sur les gradins, cite avec fierté les Crabes, un public en or, fidèle et très dévoué, lequel a grandement contribué aux résultats historiques qui dépassent de très loin les prévisions des plus optimistes, à savoir 23 unités, terminant sur le toit du championnat avec 27 points.

«On est en train de récolter le fruit de notre labeur, ce n’est pas une surprise»

En réponse à ceux qui qualifient le titre honorifique de champion d’hiver, sauf déluge du MCO face à l’ESS (six buts d’écart), Amrani, lors de la conférence de presse d’après-match,  estime que  son équipe n’a pas volé la place qu’elle occupe sur le toit du championnat ; c’est le fruit d’un long et pénible travail, qui a nécessité beaucoup de sacrifices de la part des joueurs : «Se focaliser sur l’effet de surprise, c’est diminuer le mérite de cette valeureuse équipe. Les joueurs en premier lieu et toute la famille mobiste ont consenti d’énormes sacrifices. On ne peut parler de surprise pour la seule raison que le MO Béjaïa, qui a battu tous les records en cette première phase avec la meilleure équipe en déplacement, la meilleure défense et la meilleure attaque. Ce n’est pas une surprise si on en est là aujourd’hui. Je suis vraiment fier de mon équipe, qui mérite amplement son statut.»

«Le départ de Brahmia n’a nullement perturbé l’équipe»

Pour le cas Brahmia, Amrani n’est pas allé avec le dos de la cuillère, en fustigeant le comportement du joueur, qui n’en fait qu’à sa tête : «Je ne connais pas Brahmia. Il a été recruté par la direction, qui ne m’a dit que du bien concernant ses qualités techniques, mais son comportement m’a irrité, il a dépassé la ligne rouge en n’en faisant qu’à sa tête, ce que je ne tolèrer jamais. J’ai tracé une ligne de conduite basée sur le respect et le sérieux dans le travail, qui fait la force de cette équipe. Je pense que son départ n’a pas été une perte pour l’équipe.»

«Zaïdi est parti, Mansouri est en train de faire du bon boulot»

Interrogé sur la libération surprise du gardien Zaïdi, Amrani, sûr de lui, est allé droit au but : «Personne ne peut remettre en cause les qualités du gardien  Mustapha Zaïdi, mais, en tant qu’entraîneur, je suis censé prendre quelques décisions impopulaire et par moments risquées dans l’intérêt du club. Je l’ai libéré pour la simple raison que je ne pouvais pas travailler avec trois gardiens de même niveau. Les prestations de Mansouri depuis son baptême du feu contre le MCO, lequel m’a valu des critiques, m’ont donné raison au bout. Il a été à la hauteur de ma confiance.»

«Je n’ai jamais pensé chiper Rebiai au WAT, c’est son manager qui l’a proposé au MO Béjaïa»

Dans le volet recrutement, Amrani a tenu à mettre un terme à la polémique née des contacts entrepris par le MO Béjaïa avec le jeune international olympique, Miloud Rebiai, laquelle n’a pas été du goût de la direction du WAT, son club de cœur : «Je voudrais apporter une précision de taille concernant le cas Rebiai. Comme vous le savez, c’est son manager qui veut le placer au MO Béjaïa. Je voudrais dire à mes frères du WAT que je n’ai rien à voir dans cette histoire, je suis l’entraîneur du club et non son manager. La direction de mon club employeur m’a soumis la proposition du manager, j’ai donné mon avis sur les qualités techniques du joueur, sans plus. La balle est désormais dans le cas de l’administration, qui aura à négocier la venue du jeune lutin, s’il est libre bien évidement.»

«Oumar Ndiaye m’a été proposé par un ami, on va le juger à Tunis»

Concernant le Franco-Mauritanien Oumar Ndiaye, qui sera du voyage de Tunis avec la délégation, Amrani a reconnu être derrière le contact via un ami, tout en signalant au passage que son recrutement passera par les tests qu’il effectuera lors du stage de Tunis. «Je ne vous cache pas que c’est un ami auquel je fais confiance qui me l’a recommandé. Oumar Ndiaye sera avec nous du voyage en Tunisie, on aura l’occasion de juger ses capacités lors de notre séjour. Ce n’est qu’après que je prendrai le la décision de le retenir ou pas», a conclu le coach Amrani, qui a libéré ses capés pour trois jours avant de reprendre son bâton de pèlerin demain à Tunis avec le stage hivernal du 3 au 13 janvier, en prévision de la phase retour.

L. C.

 

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