Serrar : «L’Entente peut se voir championne !»

Abdelhakim Serrar, l’ancien boss de l’ESS, considère que l’Entente est déjà sur le toit de l’Afrique. Pour lui, «c’est acquis à 80% !»

Quel sentiment vous anime après la bonne prestation de Sétif à Kinshasa ?

Pour moi, c’est comme un rêve qui se réalise. En 2010, on objectivait déjà avec le wali des Sétif de gagner la Ligue des champions et de joueur ensuite le Mondial des clubs. Aujourd’hui que l’Entente est à 80% d’atteindre cet objectif, je ressens une joie immense. J’avais rêvé de participer à une Coupe du monde, maintenant l’ESS est en train de le transformer en réalité pour moi, tous les Sétifiens et l’Algérie entière.

Ce n’est pas encore acquis, pourquoi crier victoire trop tôt ?

Quand j’ai vu le match, j’ai déjà remarqué que l’AS Vita Club a une défense vraiment très perméable. Si le score avait été 0-0, peut-être qu’au retour l’adversaire jouerait la prudence, ce qui n’aurait pas arrangé l’ESS qui joue très mal en attaque placée. Mais là, il y a eu 2-2, les Congolais devront attaquer et, on l’a vu, chaque fois qu’une équipe s’expose aux contres de Sétif, elle perd le match ! En plus, on récupère Belameiri, l’arme redoutable de l’équipe. Voilà ce qui me laisse très optimiste quant au sacre final de l’ESS.

C’est donc ce message que vous transmettez aux joueurs…

Non, les joueurs, eux, doivent raisonner autrement, ils doivent garder les pieds sur terre et jouer de la même façon. Mais je dis que c’est quand même acquis à 80%, même si je sais qu’on ne doit pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Il y a des signes qui montrent que Vita Club n’est pas une équipe solide qui tiendra tête à l’ESS devant 40 000 supporters acquis à sa cause. Mais, je le répète, les joueurs ne doivent pas encore penser à la fête. Nous, observateurs, supporters et journalistes, on a le droit d’y penser. Nous pouvons nous voir dans la peau d’un champion, mais les joueurs doivent garder la tête sur les épaules.

Peut-on aussi songer à ES Sétif-Real Madrid en finale de la Coupe du monde des clubs ?

Jouer un tel tournoi est déjà fabuleux. Si, en plus, on a la chance de rencontrer le Real Madrid, ce sera quelque chose qui fera plaisir à tous les Algériens. En tout cas, l’Entente de Sétif a montré que, sur le plan technique, on peut être professionnels. Cela dit, ça restera l’arbre qui cache la forêt en Algérie. L’ESS est comme une bête blessée parce que personne ne lui donnait 1% de chances d’atteindre ce stade. La victoire en Champions League africaine doit donner aux autorités concernées l’occasion de réfléchir sérieusement sur la façon de s’organiser pour avoir de grands clubs professionnels en Algérie. Une équipe ne suffit pas, comme une hirondelle ne fait pas le printemps. Aux gens de faire fructifier le succès de l’Entente.

En 1976, le MC Alger avait gagné la C1 malgré les réticences des autorités algériennes, cette année l’ESS est sur le point de réussir le même coup en contredisant la FAF…

L’Entente a joué avec le cœur pour prouver qu’elle avait totalement le droit de participer à cette compétition. Ce fut une motivation supplémentaire. Mais il faut faire la part des choses, l’équipe nationale avait un calendrier chargé et le championnat devait se terminer plus tôt que d’habitude. Il ne faut pas tirer à boulets rouges sur ceux qui ont non pas interdit mais plutôt conseillé aux clubs algériens de ne pas jouer les compétitions africaines.

H. D.

 

 

 

 

 

 

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