Lemouchia : «Je sais de quoi sont capables les Sétifiens»

Khaled Lemouchia, l’ancien international algérien, a fait partie de l’équipe ayant amorcé la renaissance de l’’ESS. Aujourd’hui, il souhaite voir l’Aigle noir aller plus haut et monter sur le toit de l’Afrique.

L’Entente de Sétif, votre ancien club, va jouer la finale de la Ligue des champions africaine, vous y attendiez-vous ?

Au fur et à mesure, oui, j’y croyais. C’est vrai qu’au départ il n’y avait pas beaucoup qui accordaient une chance à cette équipe. Simplement, au fil des matches, les avis changeaient. J’ai suivi avec attention le parcours de l’ESS, je faisais partie de ceux qui misaient sur ce club. Le parcours durant la phase des poules, puis surtout contre le TP Mazembe, a montré que l’ESS fait partie des meilleurs. La preuve, ce dimanche, elle va jouer la finale aller de l’épreuve la plus prisée en Afrique à l’échelle des clubs.

Plusieurs spécialistes affirment que lorsqu’on élimine le TP Mazembe, remporter le trophée ensuite s’inscrit dans la logique des choses. Vous aussi…

Bien sûr que oui. De toute façon, tout le monde a dit que le match le plus difficile était la demi-finale contre Mazembe, pas la finale. Le TPM était un des gros favoris de la compétition, vu son palmarès et son vécu sur le continent. L’ESS a très bien géré sa double opposition avec ce club. Maintenant, l’AS Vita Club est une autre équipe et ça reste tout de même une finale assez ouverte, même si mon cœur penche naturellement pour Sétif.

Quels sont les points forts de l’ESS qui se renouvelle chaque saison ?

L’Entente de Sétif n’est pas seulement un club, c’est tout un environnement qui va avec. Pour y avoir évolué, je sais de quoi ils sont capables. Il y a tout un peuple derrière vous et on s’y sent pousser des ailes. C’est cet état d’esprit qui lui a permis de se maintenir au top, malgré le départ de plusieurs joueurs chaque saison. L’ESS mérite vraiment de jouer cette finale, j’espère qu’elle rendra heureux tous les Sétifiens mais aussi tout le peuple algérien.

La finale retour aura lieu au stade Tchaker, à Blida, une enceinte que vous connaissez bien…

Oui, c’est le théâtre du bonheur. En 2007, j’y avais déjà gagné la coupe arabe avec l’ESS. Je crois que Sétif a toujours été le précurseur d’un bonheur sportif au niveau national.  On a gagné cette coupe arabe contre El- Fayçali dans un premier temps, puis à Blida contre le Widad Casablanca. Cela avait donné un énorme plus au football algérien. Dans ce stade de Tchaker, l’équipe nationale s’est qualifiée après pour le Mondial 2010. J’espère que ce qui a bien débuté en 2007 se poursuivra cette année et ne s’arrêtera pas après. Je souhaite vraiment que l’ESS gagne cette Ligue des champions. En tout cas, le 1er novembre prochain, je serai à Blida pour soutenir l’équipe.

Et le célèbre «one, two, three, viva l’Algérie» cédera le terrain au fameux «hé la la» sétifien…

Il y aura de tout, ce sera un gros mélange, ça ira de «one, two, three, viva l’Algérie» à «ya sid el-kheyer», ce sera incha Allah une belle fête pour le football algérien. J’ai vraiment envie d’assister au sacre de l’Entente et que ce succès ouvre la porte à d’autres clubs du pays. L’Algérie est maintenant au premier plan sur le continent après son fameux tournoi en Coupe du monde, qui a rendu heureux pas mal de supporters. Un triomphe de l’ESS donnerait des ailles aux autres, je pense notamment à l’USMA, au Mouloudia et tous les clubs algériens qui nous représenteront sur la scène continentale.

Un mot sur l’EN qui ne cesse de grandir…

Pour avoir vécu le début de la renaissance des Verts, je peux vous dire que l’équipe est en perpétuelle progression. Quand on voit l’effectif des Verts et les clubs où ses joueurs évoluent, on n’a plus rien à envier aux grandes nations africaines. Il y a aussi une Fédération qui est en train de progresser. A l’époque, on dormait à l’hôtel Hilton ou au Mazafran, aujourd’hui on a un centre technique réputé et très joli. C’est simple, quand il y a un travail administratif, on s’aperçoit que les résultats suivent derrière. Le président de la Fédération est à féliciter, son exemple est à suivre pour tous les clubs algériens.

Dernière chose, que devenez-vous ?

Aujourd’hui, si vous le permettez, je me limiterais à parler de l’Entente surtout. Je reçois pas mal de messages de soutien, il y a pas mal de monde qui me demande ce que je deviens. Vous le savez, je ne suis pas adepte des médias, je n’aime pas trop parler. Quoiqu’il arrive, je reste dans mon coin, mais dans pas très longtemps je parlerai de ma situation. Pour au jour d’aujourd’hui, je suis très heureux pour l’Entente et l’équipe nationale. J’espère que ça va continuer parce que je souhaite énormément de bonheur au peuple algérien.

H. D. 

 

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