EN : Belkalem en grande forme

Certes, l’Algérien est habitué à supporter les clubs où évoluent nos internationaux et à toujours vouloir qu’ils soient au plus haut, et ce pour permettre à nos Fennecs de gagner des titres et de franchir des paliers dans leur carrière.

Mais cette théorie, qui veut que l’Algérien prenne parti pour Parme, l’Inter, Granada ou encore le Dinamo Zagreb, ne s’applique plus à 180 minutes d’une éventuelle qualification en Coupe du monde. A une dizaine de jours de Burkina Faso-Algérie, l’heure est à l’égoïsme. La priorité est donnée par le pays tout entier à l’Equipe nationale, et peu importe si Bastia ou Valence vont bien ou non. Tous ceux qui suivent les Verts n’ont qu’un seul objectif : en regardant les championnats européens où évoluent leurs chouchous, évaluer le temps de jeu des Fennecs.

 

Watford perd encore mais…

Belkalem engrange du temps de jeu

C’est pour cette raison que, encore une fois, tout le monde s’est réjoui en regardant la défaite de Watford (0-1), à Blackburn, avant-hier soir. Pas parce les Algériens soutenaient les «Rovers» face aux «Hornets», mais parce que, du côté des «Guêpes» justement, un certain Essaïd Belkalem a disputé toute la rencontre et a fourni une très bonne prestation.

 

Essaïd a rendu une bonne copie

Aligné dans le 11 de départ aux côtés d’Almunia, Cassetti, Angella,  Battocchio (Forestieri 72'), Anya, McGugan, Santos Da Silva (McEachran 61' ), Faraoni, Acuña Caballero (Fabbrini 45') et Deeney, l’Algérien a disputé les 95 minutes de ce match. Une rencontre entre deux clubs de niveau égal, puisque les deux équipes sont septième et huitième du championnat, avec 18 et 15 points, et qui ne restera pas dans les annales du football. Pas de Messi, pas de Neymar, mais de la «castagne» du début à la fin. Les deux équipes se sont livrées corps et âme sur le terrain, parfois au péril de leur santé. Personne ne voulait lâcher prise. Il ne faisait pas bon être attaquant dans ce match car les défenses de Blackburn et de Watford ont été sans pitié. Mais, ne dit-on pas que les spécialistes du Fighting Spirit viennent d’Ecosse. Et c’est l’attaquant écossais Rhodes, déjà auteur de 9 buts en Championship, qui, après avoir été marqué de près par Belkalem et Cassetti, ou stoppé par le gardien Almunia, a catapulté une tête puissante à la 65e minute. Le score en est resté là. Concernant la prestation de Belkalem, nous pouvons dire que c’est quasiment un sans-faute. L’Algérien était prêt, en jambes et a accepté tout de suite le défi physique imposé par les 22 acteurs de ce match. Belkalem était tellement en jambes qu’il commettait encore des fautes à la 94e minute alors que le reste de son équipe était carbonisé. Même son entraîneur, dans son interview d’après-match, a salué le travail défensif de son équipe, tout en  déplorant le fait que son animation offensive et ses attaquants ne soient pas au rendez-vous.

 

Le calendrier a sauvé sa condition physique

Tous ceux qui connaissent Gianfranco Zola, l’ex-international italien et actuel manager de Watford, savent que le turn-over n’est pas du tout son fort. A l’arrivée de Belkalem dans la banlieue londonienne, dans une équipe déjà en place, avec des cadres en défense, comme Cassetti, hormis ses fans irréductibles, la majorité des observateurs, à commencer par le sélectionneur national Vahid Halilhodzic, étaient inquiets du temps de jeu qui allait être alloué au défenseur kabyle. Mais comme en football le talent ne suffit pas pour réussir, et qu’il faut aussi de la chance, le calendrier est venu au secours de l’Algérien. Zola a dû se résoudre à changer ses habitudes et à faire du turn-over car le calendrier imposé par la Ligue professionnelle anglaise était tout simplement infernal. Watford a dû disputer pas moins de 6 matches en 17 jours. Un turn-over qui l’a forcé à modifier 6 joueurs sur 11 entre le match de championnat de la précédente journée, face à Wigan, et celui de la dernière journée, face à Blackburn. Un calendrier infernal et un turn-over dont les principaux bénéficiaires, en plus de Watford, ont été un certain Essaïd Belkalem et, par là même, l’Equipe nationale d’Algérie. Celle-ci voit son défenseur central titulaire et avoir du temps de jeu. Belkalem se retrouve avec 5 matches disputés, 4 en tant que titulaire et un comme remplaçant. Parmi ces 5 rencontres disputées par celui que ses fans appellent «Sasa», il y a 2 matches de la Coupe de la Ligue, dont un, très intense de 120 minutes, face à une équipe de Premier League. Excusez du peu. Belkalem a passé près de 450 minutes sur les terrains rugueux et éprouvants de la Championship. Pas mal pour le début de saison d’un «rookie» (nouveau).

 

La Championship, le meilleur sparring-partner pour l’Afrique

Le championnat de deuxième division anglaise, «la Championship», comme on l’appelle, est connu pour être l’un des plus suivis, des plus rugueux et des mieux rémunérés d’Europe. L’Angleterre, avec la France, dans une moindre mesure, est connue pour avoir la division inférieure la plus attractive d’Europe. Ce championnat, typiquement anglais, sans dribbleurs ou techniciens, mais avec un jeu «viril», rugueux, dur sur l’homme, du fighting spirit de la première à la dernière seconde du match, et des retournements de situation, passionne les foules. De plus, c’est un avantage pour les internationaux africains, car il se rapproche énormément du football pratiqué en Afrique subsaharienne. La meilleure des preuves, c’est l’aisance avec laquelle Madjid Bougherra et Adlène Guedioura se sont acclimatés au football en Afrique noire. Essaïd Belkalem, qui connaissait déjà le football en Afrique, pour l’avoir sillonnée avec les différentes équipes nationales et la Jeunesse sportive de Kabylie, n’a pas dû trop perdre ses repères. Il vient de disputer, chaleur mise à part, 5 matches face à des équipes qui pratiquent le même football physique que Heartland, Coton Sport ou le TP Mazembe. Vahid Halilhodzic, qui ne rate jamais un match de ses poulains, a dû être rassuré par la prestation de son défenseur central face à Blackburn, et rassuré aussi, en voyant l’engagement physique du joueur kabyle sur le terrain. Il a dû se dire qu’il pourra compter sur un Belkalem au sommet de son art, le 12 octobre prochain, au stade du 4-Août de Ouagadougou.

 

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