MCO/Djebbari : «Qu’il se retire et je payerai tous les arriérés de joueurs»

Avant-hier lors d’un point de presse, Larbi Abdelilah avait fustigé sa gestion et il est allé un peu plus loin en accusant les autorités locales de faire dans le favoritisme lorsqu’il s’agit des aides financières. D’où la réplique de Youssef Djebbari qui n’a pas été tendre avec celui qu’il rend pour responsable de la situation actuelle de l’équipe.

- Comment réagissez-vous aux critiques d’Abdelilah ?

- Je préfère en rire. Ce monsieur n’est pas bien dans sa tête, car comment ose-t-il accuser des gens qui sont venus au secours d’un club qui allait, quand il le présidait, droit vers le purgatoire. Je le dis en toute sincérité, sans le précieux soutien du Wali, du DJS et des autorités de la ville, on n’aurait jamais réussi à relever le défi de sauver le MCO de la relégation en L2 la saison passée. Abdelilah, qui s’est enfui en France pendant la période où tout le monde avait uni ses forces pour sauver l’équipe, est rentré par …. bateau une fois que le maintien a été assuré. Je le dis haut et fort sans l’aide du Wali et des responsables locaux, on serait tombés en L2. Pour moi, ces critiques à l’encontre des autorités locales de la part de Larbi Abdelilah, c’est de l’ingratitude !

- On vous reproche d’avoir laissé des dettes de joueurs…

- M’a-t-on d’abord laissé le temps de payer les joueurs. Puis, de quels joueurs parlent-ils ? Je vous cite l’exemple de Sellimi qui a commis une erreur grave, j’ai demandé à Hassan Kalaidji de rédiger un rapport pour protéger les intérêts du club au cas où cet élément ira se plaindre auprès de la commission des litiges. Ce rapport n’a jamais été rédigé et ce n’est pas le seul cas. Figurez-vous qu’à chaque fois que la commission des litiges envoyait une correspondance au club pour demander des informations sur le joueur plaignant, l’administration ne répondait pas. Encore, je me rappelle lorsque les joueurs qui avaient obtenu gain de cause dans le litige qui l’opposait au MCO, c’est M. Badredinne Gherbi, le directeur de la jeunesse et des sports, qui négocia avec les joueurs en question pour faire baisser les montants qu’ils étaient en droit de réclamer. Ce geste du DJS, on n’oubliera jamais. Comme quoi, les responsables locaux n’ont jamais tourné le dos à notre club, n’en déplaise à Abdelilah.

- Alors pourquoi ces reproches à leur encontre ?

- En les critiquant, Abdelilah et Kalaidji ont montré qu’ils sont ridicules. Désormais, le MCO est une société sportive, par conséquent, il ne doit pas attendre les aides de l’Etat pour survivre. Il faut ouvrir le capital aux investisseurs. Récemment, lorsque j’étais aux commandes du club, j’avais assuré de ma poche la prise en charge de l’équipe, les salaires des joueurs et entraîneurs ainsi que l’opération recrutement. D’ailleurs, à propos de celle-ci, tout le monde était unanime en été pour reconnaître qu’on a réussi notre recrutement. Lors de sa dernière sortie médiatique, Mohamed Raouraoua avait cité comme exemple notre club. «Comment ose-t-on barrer le chemin à Djebbari qui a mis 10 milliards sur la table ?», s’est interrogé le président de la FAF qui demande aux clubs d’ouvrir leur capital afin que des investisseurs viennent mettre leur argent. Puis, j’ai autre à ajouter.

- Allez- y…

- Personne n’a prié Abdelilah de prendre les rênes de l’équipe, il n’a pas les moyens financiers pour assurer cette tâche. Avant le démarrage de la saison, ils s’étaient éclipsés et une fois que nous avions assuré le recrutement, la veille du premier match du championnat, ils ont comploté contre moi. Si le MCO est mal- classé, c’est eux les responsables, alors qu’on est censés s’occuper de l’effectif qu’on a monté. Le haut du classement, nous allons encore souffrir pour assurer le maintien.

- Les dernières lois du professionnalisme sont claires, l’Etat ne doit plus verser aucun sou aux clubs professionnels…

- Ils sont au courant de ces lois, néanmoins, comme ils sont à… l’agonie, ils cherchent une bouée de sauvetage pour survivre. Pourtant, la solution est claire, il faut ouvrir aux investisseurs le capital de la société. J’ai personnellement déposé chez le notaire un chèque de 10 milliards, mais ils s’entêtent à prendre le club en otage. Ils n’ont qu’à prendre leurs responsabilités face à la crise financière que vit le club, car elle aura des effets fâcheux quant à l’avenir de l’équipe.

- Revenons à votre gestion financière du club. Il vous a été reproché d’héberger dans un hôtel de luxe le duo Savoy-Agbo qui, en plus, était gracieusement payé, que répliquez- vous ?

- Et puis après ! Savoy et Agbo ont été les grands artisans de notre maintien inespéré en L1. Le MCO est un grand club et Oran est une ville hospitalière, c’est pour préserver cette réputation qu’on a mis nos deux entraîneurs dans les meilleures conditions d’hébergement. Les actuels dirigeants ont terni cette réputation avec ce qu’ils viennent de faire subir à Hans Agbo qui est une star au Cameroun et qui participa même à trois Coupes du monde avec son pays. En le chassant de l’hôtel, ils ont sali notre image. La saison passée, lorsque j’étais aux commandes du club, j’ai envoyé l’équipe à Marrakech pour le stage hivernal et les effets de ce stage ont permis à l’équipe de démarrer en trombe la phase retour. Mais comment voulez- vous qu’ils fassent autrement, car ces dirigeants n’ont pas d’argent. Ils ont travaillé sous mes ordres, et je le dis en connaissance de cause, au lieu de pleurnicher comme des enfants, ils feraient mieux de se retirer, je suis disposé à prendre l’équipe.

- Etes-vous sérieux ?

- Tout de même, je ne vais rester les bras croisés en regardant mon équipe mourir entre les mains de ces gens. Certes, réglementairement, je suis toujours P-DG de la SSPA/MCO, car j’ai été élu pour 4 années, néanmoins s’ils annulent les PV qu’ils ont signés et se retirent définitivement des affaires de l’équipe, je suis prêt à reprendre les commandes et payer tous les arriérés des joueurs de ma poche. Je m’engage à le faire dans l’immédiat.

M. S.

 

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