Cadamuro : «Je dois être prêt pour la CAN»

Le défenseur polyvalent de la Réal Sociedad, Liassine Cadamuro, a repris l’entraînement en groupe cette semaine. Après une longue absence, le natif de Toulouse retouche enfin le ballon. Il court et prend part aux sixtes sans en ressentir la moindre gêne. Cadamuro que nous avons eu hier au téléphone s’est montré très optimiste. Lui qui sait que ces deux dernières semaines seront décisives pour lui espère rejouer à nouveau avec la Real Sociédad le plus tôt possible, mais son rêve, son objectif est de prendre part à la prochaine Coupe d’Afrique des nations. Aller le plus loin possible n’est pas le mot qu’a utilisé Liassine. Revenir à Alger avec la Coupe est pour lui plus approprié pour une équipe comme l’Algérie. Entretien.

- Vous avez repris l’entraînement en groupe cette semaine. Comment vous sentez-vous?

- Je me sens bien. J’ai repris depuis quelques jours avec le groupe. Avant ça, je travaillais avec le préparateur physique. J’ai fait en sorte de suivre mon programme à la lettre. Je ne voulais prendre aucun risque. Le coach Vahid a été très clair avec moi. Il m’a demandé de prendre tout mon temps pour mieux guérir, ne pas précipiter mon retour et bien travailler avant de penser à rejouer. C’est exactement ce que j’ai fait et, Dieu merci, aujourd’hui je vais bien. Je commence à voir le bout du tunnel.

- Quel est votre programme de remise en forme?

- Je n’ai pas de programme spécifique. Je m’entraîne normalement. Je prends part à tous les exercices physiques, techniques et tactiques sans le moindre problème. Je tape à nouveau dans le ballon, je tire, je saute, je fais tout quoi ! Mais à la fin de l’entraînement, je reste toujours avec le préparateur physique pour travailler davantage pour rattraper mon retard par rapport aux autres. Généralement, je fais des courses, de l’endurance, du foncier, de la musculation, de l’aérobic… Vous savez, c’est la cheville, c’est fragile, c’est pourquoi je devais renforcer certains muscles.

- Vous vous êtes blessé plusieurs fois cette année, c’est dû à quoi, selon vous ?

- C’est la première fois de ma carrière que je me blesse autant de fois. Et puis, je dois préciser une chose importante. Toutes mes blessures sont dues à des coups. Il ne s’agit pas de blessures musculaires et cela est très important. J’ai toujours été sérieux et professionnel. Les coups de l’adversaire, on ne peut rien faire contre. Ça vient, c’est comme ça et on doit faire avec.

- Comment faîtes-vous pour gérer tout ça ?

- Le mental joue un grand rôle dans ce genre de situation. Si vous êtes fort mentalement, vous surpassez ces périodes, sinon, vous ne relèverez jamais la tête. La motivation est la clef, la seule.

- Justement, en parlant de mental, Boudjemaâ Mohammedi, ancien préparateur physique de l’EN, nous a dit que dans votre cas, la personnalité du blessé, son mental, sa motivation et son courage sont plus importants que le programme en lui-même…

- Oui, je suis tout à fait d’accord avec lui. Des fois, on est tellement fatigué physiquement, saturé mentalement qu’on a envie de tout lâcher et c’est là qu’intervient le mental. Ce n’est jamais facile de s’éloigner des terrains pendant que vos coéquipiers jouent, gagnent, perdent…Le pire c’est quand vous pensez que ça y est, vous êtes guéri, vous pouvez rejouer, reprendre votre place, et vous rechutez à nouveau, je vous assure qu’il faut être vraiment fort mentalement pour surmonter ça. Moi, avec l’aide de Dieu puis des gens qui m’entourent, j’ai surpassé tous ces mauvais moments. Je suis supermotivé. Je n’ai jamais baissé les bras. J’ai accepté mon sort et je travaille d’arrache-pied pour revenir.

- Pensez-vous pouvoir être prêt pour la CAN ?

- Je me dois de l’être, parce que si je ne le suis pas, je m’en voudrais à mort. Je me dirais certainement que je n’ai pas assez bossé, que je n’ai pas fait le nécessaire. Je refuse même de penser à ça. Je sais que le coach me fait confiance, sinon, il n’aurait pas mis mon nom dans la liste des 40. Il est de mon devoir d’être à la hauteur de cette confiance. Je ne peux pas le décevoir. Je ne me le permettrai pas.

- Quand est-ce que vous pensez rejouer ?

- J’espère pouvoir le faire le plus tôt possible. J’ai des fourmis dans les jambes. Comme je vous l’ai dit, je suis complètement rétabli, je ne ressens plus de douleurs. Le coach sait que je suis prêt et s’il décide de faire appel à moi pour les deux matchs qui restent à jouer avant la trêve, je répondrai présent. Pour tout vous dire, je n’attends que ça : rejouer !

- Mais vous savez que votre présence en Afrique du Sud pourrait dépendre du nombre de minutes que vous allez jouer avant le départ pour l’Afrique du Sud.

- Oui, je le sais, c’est pourquoi je ferai le maximum pour montrer à mon entraîneur en club, M. Montanier, qu’il peut compter sur moi et du coup je monterai à Coach Vahid que ma présence avec le groupe en Afrique du Sud sera bénéfique pour l’équipe.

- Montanier que nous avons rencontré à Valence il y a quelques jours nous a dit qu’il regrettait votre absence…

- Oui, j’avais lu ça et j’avoue que ça me fait énormément plaisir que le coach dise de belles choses sur moi. Sa confiance m’a beaucoup aidé, stimulé et poussé à travailler plus. Maintenant, je veux oublier le passé, oublier ces six derniers mois qui étaient très difficiles pour moi et me concentrer sur l’avenir que j’espère plus radieux.

- Très difficile parce que vous ne jouez pas ou parce que vous aviez été blessé à plusieurs reprises ?

- Ça a commencé avec ma fracture à Alger qui m’a privé de 4 matchs avec l’Algérie et retardé ma préparation d’intersaison, puis ma rechute avec mon club et après cela, je me suis fracturé encore une fois au Maroc face à la Libye…et au milieu de tout ça, il est arrivé une chose dans ma vie (privée) qui m’a beaucoup affecté. C’était vraiment difficile à gérer, mais comme je l’ai dit, j’ai eu le mental et la force de surpasser ces moments. Aujourd’hui je me sens bien. Place au travail, place au jeu.

- Et Si Vahid juge que vous n’êtes pas prêt pour la CAN, seriez vous prêt à encaisser ça ?

- Ne vous en faites pas pour moi. Je suis costaud (rire) A vrai dire, je ne pense pas à ça. Je sais ce que j’ai à faire. Après, ce qui devra arriver arrivera.

- En tous cas, il vous a toujours fait confiance, la preuve il vous convoque toujours quelle que soit votre forme…

- Le coach connaît mieux que quiconque cette équipe, donc s’il décide faire appel à quelqu’un c’est que celui-ci le mérite. S’il ne le fait, c’est qu’un autre le mérite plus que lui.  Personnellement, je suis heureux à chaque fois que mon club vient m’informer qu’une convocation de la  sélection est arrivée et je ne vous mentirai pas, je veux que ça soit le cas à chaque date FIFA.

- Surtout la prochaine…

- Oui, c’est ça, surtout la prochaine… pour la CAN (rire).

- Halilhodzic a décidé de convoquer Ghoulam pour le prochain stage, ça donnera plus de concurrence dans votre poste vous ne pensez pas ?

- Vous vous voyez les choses comme ça, moi je voix un très bon jeune joueur qui vient renforcer nos rangs. Je suis content qu’il ait décidé de choisir l’Algérie. Il est le bienvenu, on va bien l’accueillir incha Allah et faire en sorte à ce qu’il sente qu’il est chez lui, avec ses frères dès le premier jour. Les autres l’ont fait pour moi lors de ma première avec les Verts, on fera de même avec Faouzi.

- Savez-vous que vous êtes devenu, depuis le match que vous aviez fait face à la Libye très aimé par les Algériens ? Ils s’inquiètent pour vous et ils nous le font savoir à travers des messages et des mails…

- Moi aussi je reçois des messages de soutien sur mon site Internet et sur facebook et je regrette de ne pas pouvoir leur répondre tous. Vous me donnez l’occasion de les remercier tous pour leur soutien. Cela m’a beaucoup aidé. Je ferai en sorte d’être à la hauteur de leur confiance. Merci à tous.

-On parle de l’intention de la Real Sociedad de vous prêter cet hiver à un club où vous pourrez jouer un peu plus. Est-ce vrai ?

-Non, je n’ai jamais entendu parler de cette histoire. Le club ne m’en a jamais parlé. Personne à la Real n’a évoqué mon prêt ou mon transfert. En ce qui me concerne, je n’ai pas l’intention de partir. Je me sens bien à Sociedad et je compte bien y rester et me battre pour regagner ma place.

 

- Merci Liassine, on vous verra donc le 2 janvier à Alger…

- Ah, oui à Alger, incha Allah.

A. B.  

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