EN : Sidi Moussa, Slimani se remet à courir

Après Hassan Yebda et Madjid Bougherra, qui ont repris avec le groupe au cours de ces derniers jours, ainsi que Rafik Halliche et Hilal Soudani, qui ont repris en solo, voilà une autre bonne nouvelle pour Vahid Halilhodzic : Islam Slimani a repris avant-hier à courir au centre technique national de Sidi Moussa.

«Je pense pouvoir jouer un match ou deux avant la trêve»

 Pour cette reprise, nous tenions à être présents pour voir l’attaquant fouler la pelouse de nouveau un mois à peu près après l’opération qu’il a subie au niveau du ménisque. Il faut dire que Vahid Halilhodzic et tout son staff, qu’il soit technique ou médical, ne laissent absolument rien au hasard concernant ce joueur et cela en mettant tous les moyens qu’il faut afin de le remettre sur pied dans le but qu’il puisse jouer la CAN. Slimani a, pour rappel, déjà cinq (5) buts à son compteur depuis le mois de juin dernier et le match amical face au Niger où il avait honoré sa première sélection avec les Verts. C’est ainsi qu’on s’est présentés au centre des équipes nationales de Sidi Moussa aux environs de 15h45, dimanche après-midi, afin justement de couvrir cette reprise de l’attaquant du Chabab.

En plus d’avoir commencé à courir, il continue à faire de la musculation

Evidemment, devant la porte, on nous a interrogés sur l’objet de notre visite, et c’est tout normalement que nous avons répondu que nous étions là pour travailler avec Slimani qui devrait s’entraîner. «Il vient de rentrer», nous ont-ils répondu. Nous avons donc pris nos badges et nous nous sommes directement dirigés vers l’endroit où se trouvait l’attaquant des Verts. Ce dernier était au niveau de la salle de musculation. Nous le saluons et nous l’interrogeons : «Vous ne devriez pas commencer à courir aujourd’hui comme cela était prévu, car là on vous voit faire de la musculation ?» Simani répond :

«Commencer à courir après mon opération est très délicat, c’est pour ça que Biscotti est là»

«En fait, je suis en train d’attendre Gian Biscotti pour commencer à courir. C’est ma première séance, elle est vraiment très délicate. Il faut que j’aille doucement notamment par rapport au rythme et à ma foulée puisque, comme vous le savez, c’est le genou qui supporte tout le poids du corps. Il aurait dû être là depuis 5 minutes déjà (il regarde sa montre, il était 16h05), ce n’est vraiment pas normal qu’il soit en retard, car il ne l’est jamais habituellement, c’est un vrai professionnel», nous a dit-il avant de poursuivre : «Et bien, je vais poursuivre ma séance de musculation en attendant. Cela n’est pas prévu dans le programme, mais je le fais en plus afin de garder la frome.»

On réplique en précisant : «Vous avez tout à fait raison de le faire, car, face aux défenseurs africains, très balaises, en Afrique du Sud lors de la Coupe d’Afrique, vous devez être très costauds».

Il faut dire qu’au niveau de cette salle de musculation, il existe un matériel haut de gamme. Tout y est et on croit savoir qu’il existe d’autres appareils qui n’ont pas été installés au niveau de cette salle par manque de place. C’est pour vous dire qu’au niveau de ce centre, la FAF a vraiment fait les choses en grand, car tout y est. On comprend mieux désormais le choix de Vahid Halilhodzic quand au nouveau camp de base des Verts et de ne plus partir à l’étranger pour faire des stages : «Vous avez vu tout ce matériel, c’est vraiment bien. A l’exception, peut être de l’USMA, qui dispose d’une salle de musculation, je crois qu’aucun autre club en Algérie ne dispose d’un tel équipement. Vous imaginez, si on avait ça au niveau des clubs», nous dit Slimani.

«J’ai beaucoup de chance d’être un joueur international»

Comme à son habitude, très sympathique, nous poursuivons donc notre discussion avec l’attaquant du CRB. On évoque plusieurs sujets après un exercice effectué au niveau d’un appareil. Et c’est lors d’une discussion anodine que le joueur nous avoue qu’il a vraiment beaucoup de chance d’être un joueur international : «Vous savez, j’ai beaucoup de chance d’être un joueur international. Je suis très bien pris en charge et je pense que ça ne doit pas être le cas de tous les joueurs qui se blessent dans notre championnat. Le fait de jouer en équipe nationale me permet d’avoir la meilleure prise en charge possible qui n’existe pas forcément dans nos clubs en Algérie. D’ailleurs, je me pose souvent la question : si je n’étais pas en équipe nationale que serais-je devenu après ma blessure, car gérer ce genre de blessure, ce n’est pas très évident. En tout cas, je sais très bien que c’est grâce à Vahid Halilhodzic que je suis là. Si c’était un autre entraîneur, je suis certain que je n’aurai jamais été convoqué. Donc, je lui dois vraiment beaucoup.» Le regard un peu évasif et l’air contrarié, il reprend la séance de musculation sur un autre appareil où on le voit déverser une certaine déception. Constatant qu’il était contrarié, on essaye tant bien que mal de le réconforter en lui conseillant de se concentrer exclusivement sur ses entraînements d’autant plus que l’EN a besoin de lui lors de la prochaine coupe d’Afrique.

«Ça sera du biquotidien avec Biscotti pendant au moins dix jours»

Ainsi, Islam Slimani se donnera à un programme spécifique pendant au moins une dizaine de jours où il aura à effectuer deux entraînements par jour avec tous les moyens de récupération qu’il y a au centre de Sidi Moussa. «Le premier jour, j’ai commencé avec un entraînement, mais à partir de demain, lundi (ndlr : entretien réalisé dimanche soir), je vais commencer à m’entraîner deux fois par jour, toujours avec Biscotti. Même si la période n’a pas été définie de façon précise, je pense que ça sera du biquotidien pendant une dizaine de jours. Maintenant, pour ce qui est de ma reprise et de mon retour à la compétition, je demeure très optimiste. Je pense pouvoir jouer au moins deux matchs avant la trêve. C’est vraiment dans mes cordes. Je sais que j’ai besoin de matchs dans les jambes, et c’est pour cette raison que j’essaye de respecter à la lettre les consignes de mes médecins afin de ne griller aucune étape et de revenir à mon meilleur niveau», nous a avoué l’attaquant du Chabab. Il regarde une nouvelle fois sa montre et il nous dit : «Ce n’est quand même pas normal que Biscotti mette tout ce temps pour venir. Franchement, il n’est pas du genre à être en retard. D’ailleurs, je vais aller le voir.» Il sort de la salle de musculation et se dirige vers un autre bâtiment. En fait, renseignement pris, Biscotti animait un séminaire où des médecins ont été conviés. On voit donc arriver le joueur accompagné de Biscotti, venu spécialement pour le remettre sur pied lors de cette phase critique.

Brixi, toujours au four et au moulin, participe aussi à la remise en forme de Slimani

Les deux hommes se dirigent vers l’hôtel des Fennecs, l’hôtel où logent les joueurs lors des stages, vous l’aurez bien évidemment compris, et rejoignent la salle des soins. Biscotti examine le genou du joueur pendant près de 10’. On patiente dans le hall de l’hôtel tranquillement. A ce moment-là, un autre membre du staff de l’équipe nationale sort de sa chambre. Il s’agit de Samir Brixi, toujours au four et au moulin,  car même pour la reprise de Slimani, il tenait à être présent pour courir avec lui comme il le fait de coutume lors des stages. Ce dernier accompagnera ainsi Slimani et Biscotti lors de toutes les séances où il devra courir au centre national technique de Sidi Moussa lors de cette phase de remise en forme. Brixi nous salue, faisant comme à son habitude preuve d’une grande gentillesse. Il n’a ménagé aucun effort pour nous faciliter le travail avant-hier dimanche avec le joueur. Brixi rejoint donc Slimani et Biscotti à la salle de soins. Dix minutes après, les trois hommes sortent de l’hôtel. Biscotti, que nous n’avions pas croisé, vient nous saluer. On en profite pour lui dire : «Il marquera certainement beaucoup de buts lors de la CAN ?» Il sourit et répond : «Je l’espère bien.»

Son programme s’étalera sur 10 jours avec Biscotti

Le joueur et son coach se dirigent vers la salle de musculation pour une autre séance. Après cela, ils rejoignent le terrain gazonné pour un premier galop d’entraînement. En fait, entre la séance de musculation, le footing et la séance d’étirement, l’entraînement aura duré un peu plus de deux heures. Slimani a commencé donc un programme spécifique : «Comme je vous l’ai déjà dit, je ne cesserai jamais de remercier Vahid Halilhodzic pour sa confiance, car si ce n’était pas lui qui avait pris l’initiative de me convoquer, je ne serai jamais là à vous parler. Et, évidemment, je remercie la FAF qui a mis tout en œuvre pour moi afin que je sois rétabli et espérer jouer cette Coupe d’Afrique. Une chose est certaine, je ferai tout pour être prêt avant pour la Coupe d’Afrique», conclut le joueur.    

Ainsi, si tout va bien, Slimani pourrait jouer un match ou deux avant la trêve. Mais là aussi pas de certitude, car tout dépendra de l’évolution de son état lors des dix jours de préparation. Une phase très critique où le genou devra se réhabituer à supporter la charge de travail. En tout cas, une chose est certaine, Islam Slimani est pris en charge de la meilleure des manières par le tout le staff et les dirigeants de la FAF et on met tout en œuvre afin qu’il soit sur pied. D’ailleurs, la présence de Biscotti, que la FAF a tenu à faire venir spécialement pour lui, prouve qu’on veut remettre sur pied Slimani. Pour rappel, Biscotti a réussi à faire revenir des grands comme Ronaldo, qui avait réussi son pari ; jouer la Coupe du monde 2002. Un tournoi qu’il avait d’ailleurs réussi avec brio.

En fait, du côté de la FAF et du staff technique, on ne veut absolument prendre aucun risque en faisant tout simplement les choses de manière parfaite.   

Asma H. A.

 

 

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