EN : Fabre plaide coupable «J\'ai fait l\'erreur de ne pas appeler Vahid»

Mickael Belkacem Fabre, gardien de but de Clermont-Foot, n’a plus remis les pieds en sélection nationale depuis qu’il a décidé de ne pas répondre à la convocation de Vahid pour le match amical Algérie-Tunisie. Un coup de fil de sa part au Coach Vahid pour expliquer les raisons de sa non-venue aurait suffi pour lui éviter d’être mis à l’écart par le Bosniaque. Mais parce qu’il était nouveau, donc il ne connaissait pas le règlement intérieur de l’équipe nationale imposé par le coach, Mikael Fabre, au lieu de prendre son téléphone pour appeler Vahid ou l’un de ses collaborateurs pour l’informer de son problème au dos, s’est contenté de demander à ses dirigeants d’envoyer son dossier médical complet, accompagné d’une lettre d’excuse à la FAF. Cette décision prise à un moment d’inattention s’est avérée fatale pour lui. Aujourd’hui, l’ancien gardien de but de Bologne et compagnon d’entraînement de Gianluca Pagliuca regrette amèrement cette décision prise dans un moment d’inattention, mais espère tout de même une deuxième chance de la part de Vahid Halilhodzic. Entretien.

-On va entrer directement dans le vif du sujet.

Pourquoi vous n’avez pas répondu présent à la convocation de l’EN pour le match amical face à la Tunisie et celui du Cameroun ?

-Beaucoup a été dit concernant cette histoire.  Moi-même, j’étais pris de vitesse, c’est pourquoi j’avais décidé de ne pas répondre aux sollicitations des journalistes algériens qui m’appelaient tout le temps pour comprendre ma décision. Je ne savais plus quoi dire, ni quoi faire. Je lisais ici et là des choses fausses et complètement absurdes à mon sujet, mais je suis resté muet. La pression était insupportable. Il y avait ma famille, les journalistes, mes amis… J’ai vraiment vécu des moments très durs (il se tait un moment)… Je ne veux pas me rappeler de cette période… l’une des plus durs de ma carrière. Cela dit, je vais vous expliquer ce qui s’est vraiment passé ce jour-là…

-On n’attend que ça.

Tous les Algériens veulent entendre la vérité de votre bouche…-Mon départ pour l’Algérie était prévu un mardi. J’ai préparé mes bagages et informé ma famille de mon départ. J’allais vraiment venir. J’avais même hâte d’y être, mais les choses ne se sont pas déroulées comme je le souhaitais. J’avais un match très important le lundi. Au cours de cette rencontre, je me suis fait mal au dos, très mal même. Comme j’étais déjà blessé au même endroit, il y a deux ans de cela, j’ai décidé de consulter mon médecin qui m’a formellement interdit de prendre l’avion. Il faut savoir que mon ancienne blessure au niveau du dos m’a fait souffrir. Elle m’a empêché de prendre un avion pendant une longue période. J’avais peur et le médecin était très convaincu de son diagnostic. J’ai longuement réfléchi et discuté avec mes dirigeants et les staffs technique et médical de Nantes et on a fini par décider à ce que je ne vienne pas à Alger. Mes dirigeants m’ont promis de faire le nécessaire en envoyant mon dossier médical accompagné d’une lettre expliquant mon cas à la FAF dans les délais afin d’éviter une mal-interprétation de ce cas. La suite, vous la connaissez très bien.  

-Donc, vous dites que votre club n’a rien à avoir dans tout cela.Ce n’est pas Nantes qui vous a empêché de venir ?

 -Absolument pas ! C’est vrai qu’ils auraient aimé me voir rester à la disposition du club, surtout qu’El- Kasraoui, ma doublure, allait partir à la CAN, mais à aucun moment, ils ne m’ont mis la pression pour que je ne vienne pas. Ma présence au stage de Marcoussis le démontre très bien. Comme vous le savez, ma première convocation a été envoyée par erreur à mon ancien club, Clermont-Foot, et non à Nantes, ce n’est qu’après que le délai de l’envoi des convocations soit passé que Nantes l’a reçue. Il était de leur droit de m’empêcher de venir à Marcoussis, mais ils ne l’ont pas fait. Ils savaient que c’était important pour moi et ils voyaient mon envie de venir honorer ma première sélection. Après cela, j’étais venu pour le match de la Centrafrique et j’avais bien l’intention de répondre à toutes les convocations.

-Pourquoi vous n’avez pas appelé le coach pour s’expliquer avec lui ?

-(Il se tait un moment) C’est vrai, j’aurais dû le faire. Je l’avoue, j’ai fait l’erreur de ne pas appeler le coach. Comme je vous l’ai dit, je ne connaissais pas le système, je ne savais pas comment ça se passait en EN, j’étais nouveau, vous comprenez… Je pensais que le courrier expliquant mon cas allait suffire. J’ai commis une erreur et je l’avoue. 

-Oui, c’est compréhensible, mais est-ce que Vahid va comprendre ?

-Je l’ai eu au telephone et je peux vous dire qu’il n’était pas tendre avec moi. Il était déçu et il y avait de quoi l’être. Je l’ai déçu, je le sais, mais je veux qu’il sache que ce n’était pas intentionnel. Je pense qu’il a pu constater et remarquer lors des deux stages auxquels j’ai pris part mon engagement, ma motivation et mon attachement à l’équipe nationale. Le choix de l’Algérie était celui du cœur. Je suis un homme de principe et de conviction et je n’ai qu’une seule parole. J’ai signé pro à l’âge de 16 ans (à Bologne en Italie). Ces dix ans dans le haut niveau m’ont rendu carré et pointilleux. Croyez-moi, je ne rigole pas avec ces choses-là, surtout pas avec l’équipe nationale.

-Si c’était à refaire, que feriez-vous ?

-J’appellerai le coach bien sûr…

-Pensez vous que le coach va vous pardonner ?

-Je ne sais pas. Ce que je veux surtout, c’est qu’il comprenne et que les gens comprennent aussi que si je n’étais pas venu ce jour-là, c’était seulement pour les raisons que j’ai évoquées avant. Jamais je ne tournerai le dos à l’Algérie. Maintenant, si le coach me convoque, je répondrai présent. Je viendrai en courant, exactement comme je l’ai fait la première fois à Marcoussis, sinon, je serais le premier supporter des Verts. 

-Pensez-vous à la CAN ?

-Oui, comme tous les joueurs algériens. J’espère faire partie du groupe qui défendra les couleurs algériennes en Afrique du Sud, mais le choix, c’est le coach qui le fait. Je reste à sa disposition.  -Vous avez failli jouer pour le CSC, que s’est-il passé au juste ?

-Oui, le CSC m’a contacté. J’étais vraiment intéressé par le projet du président, mais comme les dates limites des signatures étaient dépassées, alors je suis resté à Clermont-Foot. -Ça se passe plutôt bien pour vous avec votre club ?-Oui, très bien même. On n’a pas perdu depuis 5 matchs, et durant les 7 derniers, je n’ai encaissé que 2 buts… Pourvu que ça dur !A. B.

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